Mme Adjaratou Porgo est la nouvelle présidente de la coordination des organisations féminines de Namissiguima. Elle a été élue par les représentantes de 38 associations féminines, le 17 décembre 2022 à Ouahigouya dans la région du Centre-Nord. Ce changement à la tête de l’association est un ouf de soulagement, car la précédente présidente Mme Mamounata Julienne Zallé avait été trainée en justice. Elle est accusée de détournement de plusieurs millions F.CFA au préjudice des femmes.
Les femmes des associations de tous les villages de la commune de Namissiguima, située à une vingtaine de kilomètres de la capitale de la région du Nord, Ouahigouya, se sont mobilisées pour empêcher la présidente sortante, Mme Mamounata Julienne Zallé, de briguer un autre mandat. En effet, cette dernière avait été traduite en justice en novembre dernier par des femmes, pour « détournement de fonds ».
Mme Zalissa Koanda, responsable de l’association Nabonswendé des femmes de Yandgyiiri explique que « Les femmes de Namissiguima ont assez souffert. Nous voulons le changement ». La présidente sortante, qui avait convoqué l’assemblée générale, était absente.
À une demie heure du début de l’élection, ce sont des concertations au sein des groupuscules des femmes, sous la vigilance de policiers.
Après l’enrôlement de deux représentantes par association ayant son récépissé de déclaration d’existence, les 38 associations ont désigné un comité électoral.
Deux femmes se sont portées candidates à la présidence de la coordination. À l’issue du scrutin, Mme Adjaratou Porgo a été déclarée présidente avec 70 voix contre une voix pour sa concurrente.
Certaines membres de l’ancien bureau, accusées, à tort ou raison, d’être des associées de la présidente sortante dans sa gestion, n’ont pas été élues pour les postes qu’elles convoitaient.
Des cris de joie et de soulagement ont salué la fin du renouvellement du bureau tant attendu.
Le président de la délégation de la commune de Namissiguima, M. Mohamadou Youssoufi Maïga visiblement soulagé, a déclaré : « Nous avons mis en place ce nouveau bureau pour nous conformer aux règles ».
Le dernier bureau de la coordination des associations des femmes avait été installé en 2018 pour un mandat de trois ans. Pour des raisons inconnues, aucune assemblée générale ne s’était tenue en 2021.
Les femmes de cette commune sont, depuis plusieurs années, à couteaux tirés avec leur présidente d’alors, Mme Zallé. Cette crise continue de diviser les femmes de Namissiguima.
M. Maïga reconnaît que les femmes sont actuellement divisées et il invite le nouveau bureau à œuvrer pour les rassembler : « Les femmes de Namissiguima sont divisées, vous devez travailler à les réunir, à les réconcilier ».
La nouvelle présidente, se dit au service de toutes les femmes sans distinction
Sitôt élue, Mme Adjaratou Porgo dévoile ses nouveaux chantiers à la tête de la coordination. Entourée des membres du bureau, Mme Porgo a remercié toutes celles qui ont porté leur choix sur elle.
La nouvelle présidente les rassure : « Durant mon mandat de trois ans, je prends l’engagement de travailler jour et nuit pour l’épanouissement de toutes les femmes. Nous allons nous atteler à l’autonomisation des femmes ».
Mme Zalissa Koanda, secrétaire générale adjointe du nouveau bureau, justifie le choix de la nouvelle présidente : « Nous l’avons votée pour espérer un changement. Nous allons travailler ensemble pour relever les défis qui s’imposent ».
Mme Rakiéta Savadogo, chargée à la formation et à la sensibilisation du bureau a été désignée pour siéger au sein de la délégation spéciale de la commune, au nom des organisations féminines.
Mme Savadogo perçoit ainsi sa mission au sein de la commune : « Les femmes ont souffert parce qu’elles n’avaient pas une représentante capable de porter leurs doléances. Mon rôle sera de transmettre les aspirations de ces dernières aux autorités de la commune de Namissiguima ».