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Burkina Faso : le patrimoine culturel et touristique de Bazoulé (Centre) gravement affecté par l’insécurité

Publié le mardi 27 decembre 2022  |  Libreinfo.net
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© Autre presse par DR
Burkina Faso : le patrimoine culturel et touristique de Bazoulé (Centre) gravement affecté par l’insécurité
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n’affectent pas seulement les sites situés dans les zones en proie aux attaques récentes des groupes armés terroristes (GAT). Les sites touristiques qui sont situés dans les zones non infestées subissent aussi de plein fouet ces impacts. C’est le cas de la mare aux crocodiles sacrés de Bazoulé, située à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale burkinabè, où le reporter de Libreinfo.net a pu en faire le constat.

Par Daouda Kiekieta

Muni d’une pioche et de couteaux, M. Abdoul Aziz Tapsoba confectionne un tambour d’aisselle ou “lounga” en langue nationale mooré. Cet instrument utilisé généralement par les griots est vendu à environ 25 000 F. CFA.

Cela fait plusieurs mois qu’il n’avait plus reçu de commande d’objets. Et pour cause, le site touristique reçoit de moins en moins de visiteurs, lesquels étaient les potentiels clients de M. Tapsoba.

Il explique qu’il ne fabrique maintenant que sur commande « parce qu’il n’y a plus de marché ». « Nous avons même des objets stockés dans des galeries à Ouagadougou ».

Comme M. Abdoul Aziz Tapsoba, M. Bernard Rouamba fabrique des objets d’arts, vendus essentiellement avec les visiteurs étrangers. Du fait du ralentissement des activités de tourisme dans le village, il fabrique désormais des « objets utiles » qui intéressent les populations locales. « Là, je suis en train de fabriquer un mortier. Je fais également des tables, des bancs, des chaises ; ce sont des produits qu’on écoule facilement », explique M. Rouamba.

Outre ce secteur de l’artisanat durement éprouvé, la restauration, le commerce et bien d’autres domaines d’activités le sont également.

Alphonse Kaboré est gestionnaire d’un campement situé à proximité de la mare et aussi président de l’Association tourisme et développement de Bazoulé (A.T.D.B), chargée de la gestion de l’étang touristique. Après des courses à la recherche de sa pitance quotidienne, il rejoint le campement touristique. Dans ce lieu, un espace vert est aménagé avec des maisons d’hôtes, des chaises, un bar et un espace de restauration.

Malheureusement, affirme M. Kaboré, « nous avons été obligés d’arrêter les activités parce qu’il n’y avait pas assez de visiteurs pour faire fonctionner tout cela ». Pourtant, ce campement employait une dizaine de jeunes qui se retrouvent actuellement sans emploi.

Cependant, des gros investissements avaient été consentis avec l’appui de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB) et d’autres partenaires étrangers pour faire vivre le tourisme dans le village, selon M. Alphonse Kaboré. « Nous avons un musée qui a été construit et équipé avec l’appui de l’ambassade du Japon et du Musée national du Burkina», précise-t-il.

Pour l’instant, le cri de cœur du chef de canton de Bazoulé, Naaba Kiiba, est l’aménagement du barrage pour sauver la vie des crocodiles sacrés qui dépendent de l’eau. «Parce que si l’on perd la mare, on aura perdu le tourisme et ce qu’elle représente comme opportunité économique pour le village et la commune de Tanghin-Dassouri », soutient M. Alphonse Kaboré.

La mare aux crocodiles sacrés constitue une opportunité économique pour le village de Bazoulé et, selon Alphonse Kaboré, président de l’A.T.D.B, le tourisme rapportait environ 7 millions de FCFA par an au village avant la crise sanitaire et sécuritaire.
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