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APPEL A LA REOUVERTURE DES FRONTIERES IVOIRIENNES : Les routiers ouest-africains seront-ils entendus ?

Publié le mardi 27 decembre 2022  |  Le Pays
Frontière
© Autre presse par DR
Frontière Côte d`Ivoire-Burkina
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Voilà bientôt 3 ans que dure leur calvaire. Eux, ce se sont les transporteurs routiers qui se sont vu dépossédés de leur outil de travail avec la fermeture, en mars 2020, des frontières terrestres en raison de la pandémie de la Covid-19. Les gares routières, depuis lors, restent closes en Côte d’Ivoire et les cars internationaux à l’arrêt. Les transporteurs routiers estiment que la fermeture des frontières terrestres, a occasionné la mise au chômage de plus de 24 000 personnes après l’arrêt des activités de plus de 300 compagnies. Face à cette situation, l’Union des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (UCAO), soutenue par ses homologues de la Mauritanie et du Maroc, a lancé un appel au gouvernement ivoirien pour rouvrir les frontières et leur permettre de reprendre leurs activités. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont dans leur droit. Car, rien ne justifie aujourd’hui la fermeture des frontières ivoiriennes après que le péril consécutif à la Covid-19 s’est évanoui. La revendication des routiers est d’autant plus fondée que le maintien de la fermeture des frontières ivoiriennes, se fait en violation des règles des organisations sous-régionales, notamment la CEDEAO et l’UEMOA qui font de la libre circulation des biens et des personnes, des principes de base. Mais aussi justes que soient les revendications des transporteurs routiers, l’on peut se demander si leurs récriminations ne tomberont pas dans l’oreille d’un sourd. Il existe des raisons de le croire. Car, les autorités ivoiriennes posent de nouvelles conditions à l’ouverture des frontières. En effet, elles font de l’accalmie du front sécuritaire, une condition pour lever à nouveau les barrières avec les voisins, surtout du Nord.

La fermeture des frontières fait le nid des circuits parallèles

Mais quand on sait que l’infiltration des terroristes se fait loin des voies officielles, l’on peut se demander si l’argument sécuritaire n’est pas seulement un prétexte qui sert à masquer des causes plus profondes. Le pays est exactement dans la même situation que les pays occidentaux face à l’afflux des migrants, et le maintien de la fermeture des frontières n’est qu’un mur érigé pour faire barrage au flux migratoire. Il faut craindre d’ailleurs que ces frontières restent encore closes pendant longtemps dans la mesure où à tous ces arguments, vient s’ajouter la dégradation des relations avec les voisins du Nord que sont le Mali et le Burkina en raison de l’orientation idéologique des régimes militaires qui dirigent, en ce moment, les deux Etats. En tout état de cause, ce ne sont pas de simples appels qui feront rouvrir les frontières, surtout que les dispositions actuelles permettent aux marchandises de circuler, mettant la Côte d’Ivoire à l’abri de tout risque d’asphyxie économique. Les pays qui exportent leur main- d’œuvre doivent penser à protester dans le cadre des organisations communautaires. C’est visiblement le seul langage que les autorités ivoiriennes comprennent. Mais en attendant, ce sont les populations qui souffrent pendant que les Forces de défense et de sécurité postées aux frontières, s’en mettent plein les poches à cause de faux frais et de la corruption. Pour préserver leurs avantages indus, ces FDS font sans doute de faux rapports aux autorités gouvernementales sur la situation. Mais ces autorités se réveilleront immanquablement en sursaut car la fermeture des frontières fait le nid des circuits parallèles où se développent la contrebande, la fraude et tous les périls qui vont avec, y compris celui des groupes armés.
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