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De Bolloré à MSC : quel avenir pour le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou ?

Publié le samedi 24 decembre 2022  |  Libre Info
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© Autre presse par DR
Chemin de fer Abidjan-Ouagadougou
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Le groupe français Bolloré a officialisé, le mercredi 21 décembre 2022, l’accord définitif de cession de ses actifs, dans la logistique et le transport en Afrique, au groupe italo-suisse MSC. Les discussions entre les deux groupes et les autorités de régulation et de la concurrence ont duré un an. La transaction a été actée pour un montant de plus de 5 milliards d’euros, soit 3.280 milliards de F CFA. La nouvelle a vite fait le tour de l’Afrique parce que la multinationale française Bolloré était première en matière de transport logistique. Quel avenir pour le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou dont le groupe Bolloré s’était engagé, depuis plusieurs années, à en assurer la relance ?

Le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou est l’un des plus longs de l’Afrique de l’Ouest. Avec 1145 kilomètres. Cette voie de communication, avait été construite au temps de la colonisation et cédée au Burkina Faso et à la Côte d’Ivoire aux lendemains des indépendances.

Ce chemin de fer a beaucoup servi aux deux pays, jusqu’à nos jours, grâce aux trains de marchandises et de voyageurs reliant Abidjan à Ouagadougou puis, depuis peu, à Kaya.

Traversant de nombreuses localités du Burkina et de la Côte d’Ivoire, favorisant ainsi la création d’emplois indirects, faisant vivre, de part et d’autre de la frontière entre les deux pays, des centaines de familles le long des nombreuses gares disséminées le long du parcours, bref, ce chemin de fer avait créé et/ou alimenté de petites économies locales tout au long de son parcours.

Dans la décennie des années 2000, du fait des difficultés d’exploitation que connaissait l’entreprise de chemin de fer, les deux pays avaient opéré des réformes dans une première étape puis entamé sa privatisation et sa cession au Groupe Bolloré.

Non-respect des accords par Bolloré
En marge des travaux du 4e sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) en juillet 2014, la Côte d’Ivoire, le Burkina et le groupe Bolloré avaient décidé de prolonger le contrat de la multinationale française avec pour mission de réhabiliter le chemin de fer Abidjan-Kaya et de le prolonger jusqu’à Tambao (Burkina) où se trouve un important gisement de manganèse non encore en exploitation. Cependant, la mise en œuvre de ces accords n’avait pas connu de début.

En juillet 2021, au 9e TAC tenu à Abidjan, les deux pays avaient donné un ultimatum au groupe Bolloré jusqu’au 31 octobre 2021 pour respecter sa part de contrat sous peine de résiliation.

Dans une interview accordée à Libreinfo.net, le ministre des Affaires étrangères d’alors, M. Alpha Barry avait indiqué qu’il existait une convention entre Bolloré et les deux Etats depuis des années 90.

Cette convention appelée la Convention de construction révisée (CCR) avait été, selon lui ,révisée et signée en 2017 et devait inclure des investissements sur le chemin de fer pour le rendre beaucoup plus performant.

«Il y a certains niveaux de la ligne du chemin de fer où le train ne peut pas dépasser 30 km/h. Il y a des soucis techniques sur la voie ferroviaire avec des déraillements de trains (…) Le train voyageurs doit aussi se développer sinon aucun voyageur ne va monter dans un train qui roule à 50 km/h » avait déclaré le ministre Alpha Barry.

Malgré toutes les interpellations faites et les préoccupations émises, le groupe Bolloré semblait faire la sourde oreille.

Manifestations pour demander la résiliation du contrat
Devant une telle situation, des manifestations sont de plus en plus organisées contre la filiale du groupe Bolloré gérant ce chemin de fer, Sitarail. Ces manifestants à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, conduits par Dr Nestorine Sangaré, une ancienne ministre sous le président Blaise Compaoré, ont demandé à plusieurs reprises la résiliation du contrat avec le groupe Bolloré

Mme Nestorine Sangaré, très active sur ce dossier, avait même été jusqu’à l’Assemblée nationale de l’époque pour demander cette l’annulation.

Une cession pleine de points d’interrogation
La cession des actifs du groupe Bolloré dans la logistique et le transport en Afrique au groupe italo-suisse MSC suscite beaucoup d’interrogations. Quel avenir pour le chemin de fer Abidjan-Ouagadougou ?

MSC a réitéré qu’elle exercera les activités de Bolloré Africa Logistics Group en tant qu’entité autonome avec son portefeuille de partenaires diversifiés, sous une nouvelle marque qui sera dévoilée en 2023.

Avec un accès à un réseau intégré de transport routier, ferroviaire et maritime qui s’étend à travers le monde, cette société MSC se dit fière de fournir un service mondial avec des connaissances locales.

Mediterranean Shipping Company (MSC), dont le siège social est à Genève, en Suisse, est un leader mondial du transport et de la logistique, détenu par des particuliers et fondé en 1970 par Gianluigi Aponte.

MSC est l’une des principales compagnies de transport maritime par conteneurs au monde. Elle possède 675 bureaux dans 155 pays et emploie plus de 150 000 personnes.

La compagnie maritime MSC navigue sur plus de 260 routes commerciales et fait escale dans plus de 520 ports.
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