Dans une déclaration rendue publique, le 18 décembre 2022, les Organisations professionnelles des médias (OPM) ont dénoncé « une remise en cause de la liberté de presse (..) et une volonté de conditionner les opinions des journalistes et celles des populations en général ». Cette sortie de l’OPM fait suite à la suspension de RFI et des menaces proférées contre certains journalistes.
Par Daouda Kiekieta
Les organisations professionnelles des médias (OPM) sortent de leur silence après la suspension de Radio France internationale (RFI).
Pour les OPM, cette suspension de RFI, couplée du harcèlement du groupe Oméga médias et des menaces contre les journalistes Newton Ahmed Barry et Lamine Traoré est une « remise en cause de la liberté de la presse, (..) et une volonté de dicter des contenus aux médias et de conditionner les opinions des journalistes et celles des populations en général».
«Les Organisations professionnelles de médias signataires de la présente ( ndlr : déclaration) condamnent la suspension de RFI » peut-on lire.
Selon ces organisations, l’argument de manquements professionnels avancé par les autorités n’est pas très convaincant.
«La suspension de RFI le 3 décembre 2022 est regrettable pour les OPM. Elle est contraire aux principes de notre métier, le journalisme, et s’apparente à une décision hautement politique », estiment les Organisations professionnelles de médias, qui précisent que les médias ne sont pas le problème dans cette guerre injuste imposée au Burkina Faso.
Face à cette situation de «remise en cause de la liberté de presse», elles saluent la reprise de service du Conseil supérieur de la communication (CSC) à travers le décret présidentiel portant nomination du Président du CSC.
« Nous espérons également que c’est le début de la prise en compte sérieuse des médias dans les politiques et stratégies de lutte contre le terrorisme », ajoute la déclaration.
Les programmes de RFI ont été suspendus sur toute l’étendue du territoire le 03 décembre 2022 par les autorités de la Transition.
«Dans un reportage diffusé ce samedi 03 décembre 2022, Radio France Internationale (RFI) se fait le relai d’un message d’intimidation des populations attribué à un Chef terroriste.
Ce média contribue ainsi à une manœuvre désespérée des groupes terroristes en vue de dissuader les milliers de Burkinabè mobilisés pour la défense de la Patrie, ramant à contre-courant des actions en cours pour la restauration de l’intégrité de notre territoire », avait évoqué le communiqué signé par le Ministre en charge de la communication, Jean Emmanuel Ouédraogo.