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Burkina : Prélèvement de 1% sur les salaires, ce qu’en disent des travailleurs

Publié le lundi 19 decembre 2022  |  Libre Info
M.
© Autre presse par DR
M. Ibrahim Ouoba, un fonctionnaire du ministère de l`Agriculture
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Le 9 décembre dernier, le gouvernement burkinabè a proposé une contribution volontaire de chaque citoyen à l’effort de guerre à travers le prélèvement de 1% sur les salaires nets des travailleurs du public et du privé. Ces contributions vont alimenter un fonds destiné à acheter des armes au profit des 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) récemment recrutés, en octobre-novembre 2022. Qu’en disent les Burkinabè ? Libreinfo.net en a rencontré quelques-uns qui s’expriment sur cette décision.

C’est un communiqué de la présidence burkinabè qui a annoncé la proposition, par le capitaine Ibrahim Traoré, président de la Transition d’un prélèvement de 1% sur les salaires nets des travailleurs du public et du privé.

Une suggestion faite à l’issue d’une rencontre du chef de l’Etat avec des représentants des syndicats et du Conseil national du patronat burkinabè.

Comment cette contribution annoncée a-t-elle été accueillie par les travailleurs ? Quelques travailleurs ont accepté de me parler.

M. Ibrahim Ouoba, un fonctionnaire du ministère de l’Agriculture, n’y voit pas d’inconvénient : « Je suis favorable à cette proposition ; j’ai le sentiment que les autorités ont la volonté de travailler pour le peuple.

Alors, c’est au peuple aussi de manifester son soutien à travers ce prélèvement. Certes, cela pourrait se ressentir dans l’augmentation de certains produits mais c’est pour la bonne cause ».

Aboubacar Kocty, un jeune entrepreneur qui était en train de siroter un thé lorsque je l’ai rencontré, trouve « l’idée géniale ». Il estime cependant qu’« il faut orienter ça dans le sens du bien-fondé pour la patrie ».

Il poursuit en ces termes : « Ce prélèvement permettra au gouvernement d’avoir les mains libres. Cela est différent d’un financement de bailleurs. Quand ce sont eux, vous êtes obligés de faire ce qu’ils veulent. Ce prélèvement prouvera une certaine résilience du peuple face au contexte actuel.

C’est le moment de montrer à ceux qui pensaient que nous ne pouvions rien faire seuls que nous y sommes parvenus. Ça va aussi galvaniser les combattants qui sont sur le terrain et qui donnent leur vie pour nous, de savoir que le peuple est et sera toujours avec eux. »

Une de mes consœurs Awa Toé, jointe au téléphone, est du même avis : « Je suis d’accord. Et surtout maintenant qu’il y a une confiance entre les gouvernants et les gouvernés.

C’est le soutien que le peuple aussi pourra apporter aux VDP et aux soldats. Si on arrive à faire ce prélèvement, les partenaires sociaux et les gens prendront conscience de la nécessité de soutenir nos soldats sur tous les plans, humains, financiers et culturels »

Issoufou Sawadogo n’est pas d’accord
Cependant, Issoufou Sawadogo, enseignant joint au téléphone par Libreinfo.net donne une opinion contraire à la proposition.

« Je ne suis pas pour le prélèvement des 1% parce que je pense que le problème est ailleurs. Si on lutte contre la corruption , contre les détournements, on doit pouvoir avoir de l’argent pour ça».

« Je ne pense pas qu’on soit arrivé à cet extrême là. Pour le moment je pense qu’il y ait d’autres aspects dans lequel on peut s’orienter et pouvoir corriger tout ça, notamment la gabegie, les formations inutiles qu’on fait hors de ouagadougou pour avoir de l’argent, les séminaires qui n’ont pas forcément d’importance et qui sont budgétivores, réduire vraiment le train de vie de l’Etat au lieu de demander aux fonctionnaires de se sacrifier alors que c’est déjà pas simple avec les augmentations de toutes parts» justifie-t-il.

Il faut rappeler que depuis 2015, le Burkina Faso fait face à des attaques attribuées aux groupes armés terroristes qui ont fait environ 3000 victimes et plus de 1,8 million de personnes déplacées internes, selon les autorités.
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