Burkina Faso : le gouvernement de transition somme les promoteurs immobiliers privés de justifier leur capacité financière pour éviter le rejet de leurs dossiers
Publié le lundi 19 decembre 2022 | Laborpresse.net
Le domaine foncier a fait l’objet de multiples gestions opaques et de gabegies au Burkina Faso sous différents gouvernements successifs sans une solution fiable jusqu’à nos jours en 2022.Le gouvernement de transition sous le pouvoir du premier ministre KYELEM voudrait assainir le secteur d’activités.
Pour paraphraser à l’inverse une Organisation de la société civile(OSC),le nombre ici n’est pas synonyme de force. La kyrielle de sociétés immobilières privées qui a poussé comme des champignons au Burkina après 2016,ne rime pas avec offres quantitatives et qualitatives de logements pour les populations . Le nombre de promoteurs immobiliers privés agréés est passé de 09 en 2016 à 275 en 2022.Le ministère de l’urbanisme qui avait mis en place une commission d’examen des dossiers d’approbation des projets immobiliers en a dénombré 400. Seulement 105 dossiers ont été déclarés recevables. « Les promoteurs concernés ont été invités à fournir la preuve de leur capacité financière mais aucun d’eux n’a pu le faire », déclare le gouvernement à l’issue du conseil des ministres du 16 décembre 2022. Le Conseil a instruit le ministre chargé du dossier de prendre les dispositions nécessaires pour relancer ces promoteurs dans les meilleurs délais, avant de prendre les décisions définitives de rejet ou d’approbation.
De nombreuses sociétés immobilières se sont plutôt lancées dans une course effrénée à la vente de terrains nus avec des bornages officieux et trompeurs des citoyens , sans accord préalable des services municipaux et du cadastre foncier. Une situation d’irrégularités qui met des acquéreurs de ces parcelles dans un doute quant à l’obtention réelle d’un titre légal de propriété. Beaucoup de sociétés immobilières sont actuellement confrontées à des problèmes de trésorerie car ne pouvant plus avoir d’autorisations des municipalités pour valider leurs projets immobiliers, ce qui révolte la clientèle et la pousse à la révolte et réclamations de remboursements des sommes payées. Les terres ne pouvant se vendre de façon illimitée et anarchique, si des sociétés immobilières avaient privilégié la construction de cités et des systèmes de location -vente des villas, cela pouvait leur permettre d’avoir un fonds de roulement pour poursuivre leurs activités.
Le gouvernement de transition donne donc un ultimatum aux sociétés immobilières dont 105 de leurs projets ont été déclarés recevables, de fournir leur capacité financière . A défaut , leurs dossiers seront rejetés. Il s’agit là d’une décision gouvernementale d’importance, pour sécuriser les acquisitions de parcelles et logements des citoyens en les mettant à l’abri de spéculateurs fonciers sans vergogne et avides de gains faciles.