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Burkina Faso: Quand le passé rattrape le présent ( Par Adama Ouédraogo Damiss)

Publié le lundi 19 decembre 2022  |  netafrique.net
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© Autre presse par DR
Le journaliste Adama Ouédraogo
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J’avais l’habitude d’aller échanger avec des anciens leaders et hommes politiques comme feus Soumane Touré et Valère Somé. Auprès d’eux, j’ai beaucoup appris. Je continue de fréquenter des personnalités qui sont des sachants et des bibliothèques sur l’histoire politique du Burkina Faso. Nous les jeunes, nous pensons que nous sommes « arrivés » alors que nous avons encore beaucoup à apprendre. Bref!

Un jour Soumane Touré m’a dit ceci: » Mon fils, la plus grosse erreur commise dans ce pays suite à l’insurrection populaire, c’est d’avoir refusé de respecter la Constitution en ne donnant pas le pouvoir à Soungalo Ouattara alors Président de l’Assemblée nationale. Tu verras que la Loi fondamentale deviendra comme un torchon. Tant qu’on appliquera les textes au gré des intérêts d’un groupuscule d’hommes et de femmes, le Burkina volera de crise en crise. Chacun fera sa loi en fonction du rapport de force. Si on ne ramène pas Soungalo Ouattara pour rétablir les choses, on est parti pour plusieurs années d’instabilité ». C’était il y a sept ans.
Depuis 2015, le pays des hommes intègres traverse en effet une crise profonde comme feu Soumane Toure me l’avait dit.

En réalité, en 2014, les » insurgés avaient peur que l’ancien régime ne demeure aux affaires avec Soungalo Ouattara comme Président de la Transition. Si tel était le cas, il aurait fallu remettre le pouvoir au chef de l’armée, le général Honoré Naberé Traoré. En ce moment, c’est l’institution militaire avec tout ce que cela comporte comme discipline, respect de la hiérarchie et des grades qui assure la gestion du pays.

Si l’un des deux hommes, à savoir Soungalo Ouattara ou Honoré Naberé Traore, qui représentait des institutions, avait conduit la Transition de 2015, le Burkina Faso ne serait pas dans cette situation catastrophique. Du reste les deux personnalités sont des hommes de consensus qui pouvaient créer l’union et la cohésion.
Quand on gouverne dans l’exclusion, la méchancété gratuite et la chasse aux sorcières, le pays ne peut qu’aller en lambeaux. Quels sont aujourd’hui les acquis de l’insurrection ?

Nous avons par notre comportement créé les conditions de l’avènement des terroristes. Jusqu’à présent, il est difficile de faire comprendre même aux esprits dits éclairés, que nous n’allons pas vaincre le terrorisme dans la division, les calculs personnels et la haine de l’autre.

Les terroristes profitent de nos querelles politiques et nos conflits sociaux.
A quand la prise de conscience véritable et le sursaut patriotique pour sauver ce pays naguère havre de paix?

Adama Ouédraogo Damiss
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