La Commission nationale des droits humains (CNDH) a présenté son rapport sur la situation des droits humains au Burkina Faso en 2021 au cours d’une conférence de presse organisée le 9 décembre 2022 à Ouagadougou. Selon le rapport, « les droits humains, dans leur ensemble, ont été gravement affectés par la dégradation du contexte sécuritaire. »
Le second rapport de la Commission nationale des droits humains (CNDH) relève un accroissement des violations des droits humains dû à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays. Les populations civiles sont les principales cibles des attaques terroristes.
« La plus marquante de ces attaques a été celle de Solhan, dans la province du Yagha, région du Sahel, perpétrée le 5 juin 2021 par les Groupes armés terroristes (GAT) qui ont fait 132 personnes tuées et une quarantaine de blessés, essentiellement des populations civiles ».
La commission note également, au cours de l’année 2021, des restrictions disproportionnées aux libertés d’expression, d’opinion, et d’information avec « la coupure d’internet sans une base légale et des cas de justice privée exercée contre des individus ,notamment le lynchage à mort de trois agents du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) le 27 août 2021 dans le village de Banlo ».
En ce qui concerne les droits catégoriels, Le rapport fait ressortir des défis liés à la persistance des violences conjugales, des cas de viols et au recrutement d’enfants par les groupes armées terroristes.
« Au cours du deuxième trimestre de 2021, près de 200 cas de viols ont été enregistrés par les services de police et de gendarmerie, soit une hausse de 51% par rapport au premier trimestre » révèle le rapport, ajoutant que, selon les données de Cluster Protection, « sur 789 victimes de violences basées sur le genre (VBG) recensés, 75% étaient des personnes déplacées internes ».
Les recommandations de la CNDH
Sur la situation des droits humains dans le contexte sécuritaire, la CNDH recommande, entre autres, aux autorités de renforcer les opérations de protection des populations civiles, de prendre des mesures pour la réouverture et la sécurisation des services administratifs, des tribunaux et autres structures de l’État dans les zones à fort défis sécuritaires.
Selon Gonta Mme Alida Henriette Da, vice-présidente de la CNDH, une révision des textes de sa structure est nécessaire pour prendre en compte la situation des personnes déplacées internes.
Le rapport suggère l’évaluation des préjudices subis par les victimes des attaques terroristes et la mise en place d’un fonds d’indemnisation à leurs profits, l’opérationnalisation du fonds d’appui à la prise en charge des femmes et des filles victimes de violences, la poursuite du jugement, dans un délai raisonnable, des présumés terroristes en détention provisoire.
La présentation de ce rapport sur la situation des droits humains au Burkina Faso s’inscrit dans le cadre la commémoration de la journée internationale des droits de l’Homme célébrée chaque 10 décembre.