Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Burkina Faso : Violence entre orpailleurs et la société minière CENTAMIN à Batié (Sud-Ouest) ce qu’il faut savoir

Publié le jeudi 1 decembre 2022  |  Libreinfo.net
Burkina
© Autre presse par DR
Burkina Faso : Violence entre orpailleurs et la société minière CENTAMIN à Batié (Sud-Ouest) ce qu’il faut savoir
Comment


Des orpailleurs ont incendié le 29 novembre 2022, au cours d’une violente manifestation, le site de la société d’exploration minière CENTAMIN, à Batié dans la province du Noumbiel, région du Sud-ouest.

Tout serait parti d’une altercation entre des orpailleurs et des policiers chargés de garder la mine de Konkéra, une localité située à 75 kilomètres de la commune de Batié, dans la région du Sud-Ouest, près de la frontière du Burkina avec la Côte d’Ivoire et le Ghana.

Selon les orpailleurs, les policiers sont venus pour les déguerpir du site d’orpaillage, au profit de la société minière CENTAMIN, pourtant, eux ils y sont depuis environ dix ans. Ils disent donc ne pas admettre cette facilité de venir les sommer de quitter les lieux, en « détruisant leurs équipements ».

Il ne fallait pas plus pour que les orpailleurs, sortis en grand nombre le 29 novembre, manifestent leur mécontentement. S’en est suivi des coups de feu.

Selon certaines sources sur place, on enregistre plusieurs victimes dont la mort d’un orpailleur, des dégâts matériels de la société minière. Des bâtiments et véhicules appartenant à la mine ont été également incendiés.

Un conflit de « légitimité contre la légalité »
Une source explique à Libreinfo.net, qu’il s’agit d’un conflit réel de légitimité contre la légalité. Il dit : « Le conflit est entre orpailleurs et industriels. Les industriels se basent sur la légalité, ils ont leurs permis d’exploitation délivrés par l’Etat au niveau central qui considère que la terre lui appartient.

Il donne donc le permis à qui il veut. Cependant, les orpailleurs considèrent que cette légalité s’affronte à la légitimité. Généralement, les orpailleurs devancent les industriels sur le terrain et ils sont le plus souvent en contact direct avec les propriétaires terriens qui sont censés être les propriétaires légitimes des terres. »

Selon la loi, poursuit notre source, le permis d’exploitation ou de recherche prime sur l’autorisation d’exploitation artisanale même, si celle-ci a été délivrée par l’Etat.

« Encore plus grave, même lorsque l’autorisation des orpailleurs expire, ils ne peuvent pas le renouveler sans l’avis de celui qui détient le permis d’exploitation », fait savoir notre source qui trouve qu’il va falloir que l’Etat prenne ses responsabilités.

Le véritable souci, explique -t-elle, lorsque des cas pareils surviennent, le problème n’est toujours pas résolu de « façon profonde ».

Sud-Ouest, une region confrontée à de multiples problèmes d’orpaillage
La région du Sud-Ouest, faut-il le souligner, regorge plus de la moitié des sites d’orpaillage au Burkina Faso. Une enquête nationale sur le secteur de l’orpaillage avait révélé qu’en 2017, la région concentre le deuxième plus grand nombre de sites d’exploitation artisanale de l’or.

Dans le même temps, les drames se répètent dans cette partie du Burkina Faso. Des conflits de même nature que celui du 29 novembre 2022 s’y sont produits.

Le 21 décembre 2021, dans la commune de Legmoin, toujours dans la province du Noumbiel, une violente altercation avait éclaté entre orpailleurs et policiers chargés de garder la mine de Salma international, à la suite d’un déguerpissement.

La mort d’un orpailleur, de nombreux blessés ainsi que l’incendie du poste de police de la mine avaient été enregistrés.

En juin 2015 également, un affrontement entre orpailleurs avait fait huit blessés graves et des dégâts matériels importants sur le site d’orpaillage de Korgho dans le Sud-ouest.

CENTAMIN est une société d’extraction d’or qui exploite le gisement de Konkéra SA, situé à Batié dans la région du Sud-ouest, à 450 km de la capitale Ouagadougou. Elle a reçu son permis d’exploitation en mars 2015.
Commentaires