Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a reçu ce mardi 29 novembre 2022, en fin de matinée, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Monsieur Luc Hallade. Cette audience constitue une première depuis l’entrée en fonction du chef du Gouvernement burkinabè. Au menu des échanges entre les deux personnalités, la coopération militaire et civile franco-burkinabè et la situation sécuritaire au Burkina Faso.
C’est sans langue de bois que le Premier ministre s’est adressé au Chef de la mission diplomatique française. « Cela fait six ans que le Burkina Faso est acculé et ça n’émeut personne », s’est indigné Me Kyelem de Tambela qui a rappelé à l’ambassadeur Hallade, que son pays a fait montre d’une sollicitude différente quand il s’est agi de venir en aide à l’Ukraine dans le récent conflit qui l’oppose à la Russie.
Pour le Premier ministre, cette attitude de la France interroge sur la franchise des relations d’amitié et de coopération qui lient nos deux pays. Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a été on ne peut plus clair : « les Burkinabè cherchent une bouée de sauvetage pour leur pays ; et si cette bouée de sauvetage doit provenir d’un autre pays autre que la France, pourquoi pas ? » a-t-il déclaré.
Le Chef du Gouvernement a aussi souligné que les efforts des partenaires doivent se focaliser sur les aspirations profondes du peuple burkinabè, un peuple engagé à se défendre pour la liberté, contre la barbarie et le terrorisme. C’est en cela que se justifie le lancement de l’opération de recrutement de 50 000 Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) a-t-il expliqué.
Sur ce dernier point, le Premier ministre a indiqué que la France pourrait aider cette résistance populaire en fournissant des armes et des munitions et en prenant également en compte la prise en charge financière des braves combattants.
L’ambassadeur de France a fait part au Chef du Gouvernement de ses inquiétudes quant à l’impossibilité pour les ONG françaises installées au Burkina Faso de se déplacer sur le terrain pour leurs activités. Il est également revenu sur les manifestations au niveau de l’ambassade de France, demandant le départ des Forces spéciales du Burkina. « C’est la raison pour laquelle vous devez nous aider à avoir le matériel nécessaire pour venir à bout du terrorisme » a souligné le Premier ministre à propos de l’impossibilité pour les ONG françaises de travailler.
Pour le cas du départ ou du maintien des Forces spéciales françaises, le chef du Gouvernement Burkinabè a indiqué que toutes les options étaient sur la table.
Monsieur Luc Hallade a évoqué la possibilité d’organiser des missions conjointes entre Forces françaises et Forces burkinabè sous le commandement d’un officier burkinabè.