L’amphithéâtre de l’Institut régional de formation du personnel de l’éducation de la région de l’Est d’une capacité de 300 places assises a refusé du monde le samedi 26 novembre 2022. Les participants sont venus des cinq provinces de la région et aussi de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, les deux principales villes du pays. La raison de cette mobilisation est la tenue de l’assemblée générale de validation du projet de société dont la mise en œuvre devrait contribuer à rattraper le retard de développement de la région.
La région de l’Est est située à l’extrême est du Burkina Faso. Elle couvre une superficie de 46 694 km2, soit 17 % du territoire national. Elle est limitée au Nord par la région du Sahel, au sud par le Togo et le Bénin, à l’est par le Niger, à l’ouest par les régions du Centre-Est, du Centre-Nord.
La Région de l’Est est la partie du territoire burkinabè qui abrite la plus grande réserve faunique, environ 11%. En plus des ressources fauniques, le sous-sol est riche en ressources minières comme le phosphate estimé à plus de 200 millions de tonnes et en autres minerais. Cette circonscription régionale administrative créée le 2 juillet 2001, comme les douze autres que compte le pays, regorge donc d’énormes potentialités.
Malgré l’existence de ces matières premières, conditions nécessaires du développement durable, la région est classée devant le Sahel comme étant une partie du pays où les populations croupissent dans la misère.
Les forces vives de la région, ayant pris conscience de ce paradoxe, ont décidé d’élaborer un document servant de boussole pour sortir la région de sa situation actuelle. La durée de la rédaction du projet de mémorandum a été de 7 mois.
Pour le président du comité d’organisation de l’assemblée générale, Dr Salifou Idani, vice-président à l’Université de Fada N’Gourma, la convocation d’une assemblée générale pour la validation d’un mémorandum sur la région de l’Est est une première dans les annales de l’histoire de la région. Il a émis le souhait que l’unité autour de ce pacte social soit forte pour que toutes les actions de développement soient réalisées au bénéfice des populations.
Les participants ont apprécié l’initiative d’élaborer un document qui servira à l’autorité pour identifier les domaines prioritaires de développement à l’Est. « J’ai parcouru le mémorandum et je le trouve bien rédigé. Cependant, je trouve qu’il y a une partie qui manque, notamment la partie concernant le secteur privé, alors qu’il joue un rôle important pour soulager les populations en termes de soins de santé, par exemple », a fait remarquer M. Seydou Coulidiati, technicien supérieur en imagerie médicale et promoteur de la clinique privée Ounténi.
Il a poursuivi en ces termes : « Je souhaite qu’à l’image des villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, que la région de l’Est ait beaucoup de cliniques privées. »
La composante coutumière était présente. C’est ainsi que le chef coutumier Hamiculi, venu du département de Bogandé, a estimé qu’il revient aux forces vives de dire ce dont elles ont besoin pour développer leur localité afin que le décideur politique puisse prendre des décisions en conséquence.
Mme Justine Kielem/Coulidiati, enseignante-chercheure à l’Université Thomas Sankara de Ouagadougou, s’est exprimé sur l’importance du mémorandum et principalement sur les volets éducation et genre : « Je salue cette rencontre à sa juste valeur au regard de son importance pour la région de l’Est, elle est un cadre qui permet aux filles et fils de notre région de se pencher sur les potentialités existantes et les difficultés de développement et concevoir un programme de développement. »
M. Tandamba Bandinia, directeur exécutif de l’ONG BURVAL basée à Ouagadougou également, a tenu à défendre les projets entrant dans le cadre de la protection de l’environnement, domaine d’intervention de son ONG.
Selon lui, l’adoption du mémorandum permettra que, dans les collectivités territoriales de la région, l’assainissement pour un cadre de vie sain soit une préoccupation pour tout le monde.
Le projet de mémorandum a été amendé et adopté et sera, à terme, un référentiel que des partenaires techniques et financiers pourront exploiter pour toute action de développement dans la région de l’Est à court, moyen et long termes.