La Direction générale de la police nationale a organisé, le 25 novembre 2022 à Ouagadougou, une journée d’échanges avec les hommes et femmes de médias. L’objectif de cette rencontre était de mieux faire connaître l’institution policière et de renforcer la communication et la collaboration entre elle et les journalistes.
« La Police nationale n’est pas seulement une institution républicaine, elle est aussi une institution citoyenne. Elle est donc au service de l’État et des populations ». C’est qu’a affirmé Roger Ouédraogo, Directeur général de la police nationale (DGPN) du Burkina Faso.
Cependant, cette mission citoyenne est souvent mal ou pas comprise par les populations. C’est dans l’objectif de mieux se faire connaître et de renforcer sa collaboration avec la presse, véritable interface avec la population, que la Police nationale a organisé cette journée d’échanges. L’initiative est une première et les premiers responsables de la Police nationale comptent « l’inscrire dans la durée ».
Au menu des échanges : le contrat historique qui lie police et population, le fonctionnement, missions et organisation de l’institution policière.
Selon, Roger Ouédraogo, l’histoire de la Police montre qu’elle a été créée sous l’impulsion des citoyens qui se sont retrouvés dans le besoin de se sécuriser et de sécuriser leurs biens.
Malheureusement, dans le contexte historique du Burkina Faso, « les choses ne se sont pas déroulées de la sorte», déplore le Contrôleur général Roger Ouédraogo, qui précise que « nous avons hérité d’une police coloniale, répressive (…) qui faisait peur ».
D’où le défi majeur actuel de faire de la police nationale plus une institution préventive que répressive. Parce que, explique M. Ouédraogo, « le bien fondé de la police, c’est ne pas de laisser des délinquants casser une maison ou commettre une autre infraction (avant d’intervenir). Le bien fondé, c’est affiché sa présence de façon à ce que l’infraction ne se commet pas ». Pour relever ce défi, la police de proximité a été mise en place pour prévenir les cas d’infractions.
De la responsabilité des citoyens
Les Hommes de médias, considérés comme les « porte-voix » des préoccupations des populations se sont prononcés sur certaines questions récurrentes, notamment, les cas de racket et de corruption dont sont victimes certaines populations.
Tout en reconnaissant qu’il peut avoir des « brebis galeuses », le Directeur général de police Roger Ouédraogo a invité les populations à faire aussi preuve de responsabilité.
Pour les personnes qui négocient avec les policiers lorsqu’elles commettent une infraction, M. Ouédraogo leur parle : « dites leur de ne rien donner (argent ndlr) à un policier. Retourner chez vous et aller payer la contravention (au commissariat ndlr)».
La question de la répression policière dont les journalistes sont souvent pris pour cible est également revenue lors des échanges. Sur ce point, Oumarou Songné, Directeur général adjoint de la Police National a invité les Hommes de médias à se distinguer des manifestants violents lors des manifestations.
« Les journalistes ne sont pas la cible des policiers », a-t-il dit, ajoutant que le rôle de la police est de maintenir l’ordre public et non de réprimer les populations. Il estime que « si les manifestations sont ordonnées, elles sont même encadrées par la police ».
Créée le 28 décembre 1949, la police territoriale, aujourd’hui police nationale, compte à ce jour, 20 000 hommes dont 80% ont moins de 35 ans. Les femmes représentent 5% de cet effectif.
Elle compte 15 directions centrales, 45 commissariats centraux, 145 commissariats de police de district, 21 postes de police des frontières, 5 services régionaux de police judiciaire, 12 compagnies républicaines de sécurité (CRS) et 2 brigades anti-criminalité basées à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.
Avec l’avènement de la crise sécuritaire liée au terrorisme, elle a créé le Groupement des unités mobiles d’intervention (G.U.M.I) pour renforcer la lutte contre le terrorisme.
Les hommes qui composent ce groupement ont suivi une formation « robuste et sont près à être déployé dans les zones a fort défi sécuritaire», selon Apollinaire Kafando, Directeur de communication et des relations publiques de la Police nationale.