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Edito : Burkina Faso, discours et projets sankaristes refont surface dans une société sans “probité”

Publié le jeudi 24 novembre 2022  |  Libre Info
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© Autre presse par DR
Procès Thomas Sankara: la reprise prévue pour le mardi 22 mars 2022
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Les nouveaux dirigeants burkinabè marchent visiblement sur les pas de Thomas Sankara. A commencer par le président de la Transition lui-même, le capitaine Ibrahim Traoré et son Premier ministre M. Apollinaire Kyélem qui, dans leur langage, se réfèrent fréquemment à des slogans et idéaux de Thomas Sankara. C’est le cas des transformations annoncées dans les secteurs du transport avec un projet de construction d’un chemin de fer Bobo Dioulasso- Sikasso- Bamako, de l’agriculture avec la mise en valeur des terres aménagées et de l’éducation avec une nouvelle inspirée des valeurs locales.

Dans leurs faits et gestes également, les nouveaux dirigeants s’inspirent du leader de la révolution burkinabè d’août 1983.

Pour preuve le Président s’est rendu au mémorial Thomas Sankara lors de sa première sortie. Il a cédé également ses avantages liés au statut de chef de l’Etat et s’est contenté de son salaire de capitaine de l’armée.

Ce nouveau programme politique inspiré de la période de la révolution sankariste est-il réalisable actuellement environ 40 ans après ?

Depuis près d’une décennie, le Burkina est confronté à des attaques terroristes récurrentes compromettant le développement socio-économique du pays déjà mise à mal par la crise sanitaire liée au Covid-19.

La corruption qui était combattue sous Sankara gangrène actuellement l’économie nationale.

L’intégrité prônée à l’époque a fait place à un incivisme grandissant et à une perte des valeurs sociétales comme le patriotisme, la probité.

Sur le plan des relations internationales, le contexte aussi a changé. Au temps de Sankara, la position du Burkina Faso en matière de relations Internationales était sans ambiguïté. Ce qui n’est pas encore le cas avec le nouveau régime qui est toujours à la recherche de repères.

Et en fin de compte, ces discours et ces actes à vocation révolutionnaire ne doivent pas être que des coups d’éclat juste pour contenter une opinion publique acquise aux idéaux de la révolution sankariste.

Le capitaine Ibrahim Traoré et son chef de gouvernement, dans leur démarche sankariste, gagneraient à joindre les actes aux discours au risque de se heurter à une population de plus en plus éveillée et exigeante vis-à-vis de leurs dirigeants.
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