Hier encore, alors que le facilitateur de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC), Uhuru Kenyatta, son homologue burundais, Evariste Ndayishimiyé, et le président congolais, et patron de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (GIRCL) alors que toutes ces hautes personnalités s’échinent à éteindre le feu au Nord-Kivu, en organisant ce petit comité, qui aurait permis au moins que Tshisekedi et Kagame reprennent langue alors que tout ceci s’était mis en place, encore un absent de taille: Kagame. Le chef de l’Etat rwandais semble ne plus vouloir voir le président congolais, à moins que l’homme mince de Kigali ait voulu remettre la monnaie de la pièce à Tshisekedi, pour le coup de Djerba. En tout cas, c’est son ministre des Affaires étrangères et foncières, Vincent Biruta, qui était à Luanda hier.
Difficile dans ce cas de faire la paix sans la présence des 2 principaux protagonistes. Car depuis juillet à Luanda où Tshisekedi et Kagame se sont parlés.
N’empêche qu’il faut plus que cela pour décourager ces faiseurs de paix de haut vol, puisque Lourenço, Ndayishimiye et Kenyatta, ont programmé des pourparlers avec les groupes armés de l’Est du Congo, qui font le coup de feu dans cette région.
Une autre date est même donnée, celle du 27 novembre prochain, rendez-vous que la RD Congo accueille avec réserve, estimant que dans cette guerre, le Rwanda a une position ambiguë puisque selon Kinshasa, le locataire d’Urugwiro Village parle tantôt de faire taire les armes au niveau du M23 (ses supposés filleuls) tantôt de leur retrait des localités occupées en RD Congo. Ce 27 novembre, Kagame et Tshisekedi s’accorderont-ils sur une paix des braves ? La RD Congo est-elle prête à intégrer les rebelles du M23 dans son armée, revendication matricielle, vieille de plus d’une décennie, et source de la reprise de la guerre ? Pour le moment, la réponse est non.
De même, Kagame va-t-il manœuvrer pour retirer le M23 des localités proches de Goma, tout en ne perdant pas la face ? Car on ne le dit pas assez, cette guerre est aussi celle de David contre Goliath.
Le petit Rwanda, par sa géographie, est «petit piment» dans la bouche de la RDC. Ce dernier est horripilé par cette présence de «rwandophones» qui veulent prendre Goma. Que pourront faire ces 3 grands messieurs Bons offices pour pacifier une région dont le prurit guerrier est presqu’un rituel quotidien ?