La sécheresse extrême aggrave la faim dans la Corne de l'Afrique, qui est également en proie à des conflits, a averti le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le PAM a déclaré dans sa dernière mise à jour de la situation régionale publiée jeudi soir que dans la Corne de l'Afrique, principalement à Djibouti, en Ethiopie, au Kenya et en Somalie, quelque 22 millions de personnes étaient actuellement confrontées à une grave crise de la faim après quatre saisons des pluies consécutives ratées.
"Il est alarmant de constater que ce chiffre devrait augmenter, une cinquième mauvaise saison des pluies étant prévue d'ici la fin de l'année", a encore averti le PAM.
Selon le PAM, les perturbations de l'approvisionnement en céréales et la hausse des prix causée par la crise en Ukraine ont poussé de plus en plus de personnes au bord du gouffre, dans des régions déjà éprouvées par la montée en flèche des coûts résultant de l'intersection du changement climatique, des conflits et de la pandémie de COVID-19.
"Nous n'avons pas le luxe de nous concentrer uniquement sur ce qui doit être fait aujourd'hui", a déclaré Michael Dunford, directeur régional du PAM pour l'Afrique de l'Est, cité dans le communiqué.
"Nous devons également commencer à nous préparer au prochain choc - qu'il s'agisse de la prochaine sécheresse, de la prochaine inondation ou de la prochaine crise", a-t-il ajouté.
En Ethiopie, les prix des denrées alimentaires n'ont jamais été aussi élevés, et ce depuis l'apogée de la pandémie de COVID-19, selon le PAM.
Les éleveurs des plaines du sud et de l'est de l'Ethiopie "ont assisté impuissants à la réduction de leur bétail à l'état de peau et d'os par un autre prédateur, la sécheresse", a déploré l'agence des Nations Unies.
Quelque 3,9 millions d'enfants souffrent de malnutrition sévère en Ethiopie, soit environ la moitié de tous ceux qui souffrent de malnutrition dans la Corne de l'Afrique, selon les chiffres du PAM.
"Il s'agit de la pire sécheresse, la plus sèche qu'il y ait eu depuis 40 ans. Nous entrons donc dans une toute nouvelle phase du changement climatique", a déclaré M. Dunford.
Le PAM a également indiqué que les pénuries extrêmes de nourriture et d'eau avaient tué environ sept millions de têtes de bétail dans la Corne de l'Afrique, mettant en péril les moyens de subsistance des éleveurs, qui en dépendent pour leur alimentation et leurs revenus.
"Les écosystèmes fragiles dans lesquels ils vivent et le mode de vie que ces terres ont permis d'entretenir pendant des générations s'effondrent progressivement en raison de schémas climatiques erratiques", a-t-il averti. Fin