Le Burkina Faso a commémoré le jeudi 17 novembre 2022 à Kaya en différé la 25ème Journée internationale de la femme rurale. Placée sous le thème « Femme rurale et production en contexte sécuritaire complexe», la cérémonie a été l’occasion pour le ministère de la Solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille de rendre hommage aux femmes rurales confrontées à l’insécurité.
La célébration de la Journée internationale de la femme rurale est une reconnaissance du rôle et de l’apport des vaillantes femmes rurales au développement socioéconomique à travers le monde entier. La crise multidimensionnelle que traverse le Burkina Faso a détruit les moyens d’existence des femmes rurales et rend difficile la mise en œuvre de leurs activités de production d’où le choix du thème. La question de la production dans un tel contexte nécessite une réflexion profonde afin d’y apporter des réponses adéquates.
Cette année malgré les difficultés que traverse le pays, il s’est avéré nécessaire de commémorer cette importante journée pour soutenir les femmes rurales, en particulier celles déplacées et contribuer à leur développement. Selon les données du Secrétariat Permanent du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (SP/CONASUR), à la date du 30 septembre 2022, on a enregistré 1 719 332 personnes déplacées internes (PDI) sur l’ensemble du territoire national. Ces personnes déplacées internes sont en majorité des femmes (22,89%) et des enfants (60,27%) provenant essentiellement du milieu rural. Cette situation rend difficile la vie des femmes rurales déplacées se traduisant par un accès plus difficile aux ressources productives dans les zones d’accueil.
Par ailleurs, les femmes rurales sont à l’origine de 80% de la production alimentaire selon la Revue Cooper Action N°6 du mois d’avril 2019 et de 60 à 80% des aliments dans la plupart des pays en développement selon la FAO. Pour qu’elles puissent continuer de jouer pleinement leur rôle moteur dans l’économie nationale, il est nécessaire de développer des stratégies qui leur permettront d’augmenter leur productivité. « Le gouvernement burkinabè est conscient des défis majeurs à relever pour renforcer vos capacités de production. C’est pourquoi, il ne cesse d’initier des actions fortes visant à assurer à l’ensemble des acteurs du monde rural en général, et aux femmes rurales en particulier, un accès équitable et sécurisé aux facteurs de production », a rassuré la Secrétaire générale du ministère en charge du Genre Assétou Ouédraogo représentant madame la ministre Nandy Someé/Diallo. Mme la Secrétaire générale du ministère en charge du Genre a égrené quelques actions fortes initiées par le Gouvernement visant à assurer à l’ensemble des acteurs du monde rural en général, et aux femmes rurales en particulier, un accès équitable et sécurisé aux facteurs de production.
Ces actions sont entre autres l’adoption de la politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural dont l’un des principes directeurs est la prise en compte du genre ainsi que des besoins et préoccupations des groupes vulnérables, l’augmentation de la capacité de financement du Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes(FAARF) et sa déconcentration avec la création d’antennes régionales pour le rendre plus accessible aux femmes rurales et la prise en compte des femmes déplacées dans le circuit de financement du FAARF, l’adoption d’arrêtés portant promotion et valorisation du Faso Dan Fani et achats des produits locaux par les structures étatiques dans le cadre de leur approvisionnement. La Secrétaire générale a, au nom de madame la ministre en charge du Genre, « exhorté chacun à faire du retour de la paix dans notre pays son cheval de bataille ». « Car nul besoin de rappeler que rien n’est possible sans la paix », a-t-elle insisté. Elle a aussi rassuré les femmes rurales de sa disponibilité et de celle de l’ensemble des services de son département à les accompagner constamment dans leurs différentes actions et entreprises. Au cours de la cérémonie, la nation burkinabè a traduit sa reconnaissance à des personnes physiques et morales.
Au total onze (11) personnes ont été élevées au rang de Chevalier de l’ordre du mérite. En outre cinq (05) associations ont reçu des chèques allant d’un million six cents cinquante mille (1 650 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA sous forme de prêts et des associations féminines ont reçu des kits composés de matériels de travail. Une visite des stands d’exposition de produits locaux a mis fin à la cérémonie.