Burkina / Lutte anti-terroriste : Me Bénéwendé Sankara, homme politique et ancien ministre, se fait enrôler dans les rangs des supplétifs de l’armée

Publié le vendredi 18 novembre 2022 | Libreinfo.net

© aOuaga.com par A.O
Assemblée nationale : clôture de la session spéciale sur le décès de Salif Diallo
Mercredi 30 août 2017. Ouagadougou. L`Assemblée nationale a clos sa session spéciale ouverte le 20 août après le décès de son président Salif Diallo. Photo : Me Bénéwendé Sankara, premier vice-président de l`Assemblée nationale

A une journée de la fin des enrôlements des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président du parti Union pour la renaissance /Mouvement patriotique sankariste (UNIR/MPS), ancien ministre de l’urbanisme, s’est fait enrôler comme volontaire pour la défense de la patrie, le 17 novembre 2022 à Ouagadougou. “Notre engagement est patriotique, ce n’est pas du populisme”, a déclaré l’ancien membre des CDR (Comité de défense de la révolution) sous la révolution de Thomas Sankara.

Habillé en treillis, Me Bénéwendé Sankara, 63 ans, a franchi la porte du gouvernorat du Centre, à Ouagadougou, en fin de matinée ce 17 novembre 2022. Au milieu d’un interminable rang, il dit, aux journalistes présents, être venu s’enrôler pour défendre le territoire national tout comme il l’avait fait pendant la révolution de Thomas Sankara (1983-1987).

“Cet engagement s’inscrit en droite ligne avec les idéaux de l’UNIR/MPS, mon parti politique, qui fait du slogan, “la patrie ou la mort, nous vaincrons !” une réalité”, indique Me Sankara. Il appelle les chefs de partis politiques à se constituer en chefs de guerre pour aller au front.

Interrogé sur ses principales motivations à se faire enrôler, l’opposant historique du régime de Blaise Compaoré, (ancien président du Burkina de 1987 à 2014) dit être convaincu par la démarche des nouvelles autorités du pays, car, poursuit-il, “il y a des actes forts qui ont été posés par le capitaine Ibrahim Traoré, et cela m’a convaincu de m’enroler”.

Me Sankara, ancien membre des Comités de défense de la révolution (CDR) sous la révolution burkinabè, est le premier homme politique influent qui s’est fait enrôler depuis le 24 octobre 2022, date du lancement du recrutement des 50 000 volontaires (nationaux et communaux). Il dit être prêt à démissionner de son poste de président de parti pour servir la nation comme l’exigent les dispositions de la loi portant création des VDP.

Réaction des candidats VDP sur la démarche de Me Sankara
Les candidats venus se faire enrôler comme VDP ont apprécié diversement la démarche de l’homme politique. Pour certains, comme M. Idrissa Koussoubé, “c’est du populisme”. “Pourquoi il a attendu maintenant pour venir se faire enrôler ?” s’interroge-t-il.

Pour d’autres par contre, l’initiative est “symbolique et patriotique”. C’est le cas de M. Gaston Gnimien, inspecteur de l’enseignement secondaire venu aussi se faire enrôler. Pour lui, Me Sankara est un leader politique et il a occupé de hautes fonctions. Et M. Gnimien de poursuivre : “Il est tout à fait bien indiqué qu’il puisse servir d’exemple. Maintenant, l’exploitation politique qu’il peut en faire après, vous ne pouvez pas empêcher un homme politique de la faire. Je pense que d’autres leaders politiques devraient pouvoir faire de même (venir s’enrôler, ndlr) parce qu’il s’agit de sauver notre nation”.

Agé de 65 ans, Naaba Sigri de Sanbgo, ancien délégué CDR pour le secteur n°14 de Ouagadougou pendant la révolution, est venu aussi s’enrôler. Il trouve que la démarche de Me Sankara est salutaire et invite les autres hommes politiques à lui emboîter le pas.

Le chef coutumier prévient : “Les hommes politiques qui se mettront à l’écart de la libération du pays ne devraient pas être candidats aux élections prochaines. Nous allons voter ceux qui vont participer à la lutte contre le terrorisme”.

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