Le collectif panafricain pour le Tchad a dénoncé les violences meurtrières le lundi 7 novembre 2022 à Ouagadougou. Il s’est agi pour le collectif composé d’une dizaine d’organisations et de mouvements politiques panafricains de dénoncer et de condamner les répressions qui ont eu lieu le 20 octobre 2022 au Tchad. Des répressions qu’ils qualifient de « féroces, sauvages et inhumaines ».
« Non aux massacres et à la déportation des populations », c’est le message du collectif panafricain pour le Tchad. Le collectif dénonce et condamne avec fermeté la répression des militaires au pouvoir sur la population. Il qualifie cette répression de « féroce, sauvage et inhumaine ».
La population Tchadienne avait manifesté le 20 octobre 2022, pour réclamer le départ du président de la transition Mahamat Idriss Déby, une action qui a coûté la vie à des centaines de personnes selon le collectif et une cinquantaine selon le gouvernement tchadien.
Le collectif panafricain pour le Tchad donne alors de la voix pour exprimer son soutien au peuple Tchadien et exiger la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arrêtées.
Selon l’avocat burkinabè Maître Guy Hervé Kam, porte-parole du collectif, l’Union Africaine est complice de ce qui se passe actuellement au Tchad. Pour lui, depuis le décès de Deby père où il a été question d’une transition de 18 mois à l’issu de laquelle Deby fils ne devrait pas pouvoir être candidat a reçu l’assentiment des organisations africaines et sous régionales.
« Nous ne sommes pas témoin d’une quelconque désapprobation de l’union africaine. Si après il y a une tuerie à grande échelle au Tchad aux yeux et à la barbe de l’Union Africaine et qu’elle ne dit rien, c’est peut-être même plus que de la complicité. Et le dire n’est pas une accusation gratuite », dit-il.
Il invite alors l’Union Africaine à se ressaisir et très vite en initiant une enquête indépendante et en prenant des sanctions appropriées contre le pouvoir tchadien.
Masbé Ndengar membre du collectif des Tchadiens indignés résidents au Burkina Faso, s’indigne du silence de la communauté internationale.
« L’humanité se dit peut-être que nous avons l’habitude des tragédies donc laissons-les mourir. Sinon comment plus de 100 personnes tuées et plus de 1500 arrestations à la date d’aujourd’hui et rien n’est fait ».
Il ajoute que les prisons à Ndjamena sont pleines et que des déportations se font à Koro Toro, une prison de haute sécurité en plein désert construit par Deby père.
Le collectif panafricain pour le Tchad interpelle par ailleurs toutes les organisations de défense et des droits humains sur le continent à exiger la lumière sur le drame survenu au Tchad. La rencontre avec la presse a connu la participation virtuelle de l’homme politique sénégalais Ousmane Sonko.
Faut-il rappeler qu’après la visite des envoyés spéciaux de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) au Tchad ce lundi 7 novembre 2022, le gouvernement annonce être prêt à recevoir une mission d’enquête internationale concernant les événements meurtrières du 20 octobre dernier.
« Le gouvernement du Tchad accepte une enquête internationale sur les événements du 20 octobre 2022 », a déclaré le ministre de la Communication Aziz Mahamat Saleh, après la visite des envoyés spéciaux de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC)
« La vérité est importante. Il y a eu mort d’homme. Chaque camp donne sa version. La population doit savoir », explique l’un des envoyés spéciaux Didier Mazenga Mukanzu
Le collectif est composé de plusieurs mouvements issus d’Afrique et d’Europe. Il s’agit de : Ensemble pour le Faso, PASTEF (Sénégal), CORA (France),Balai Citoyen, Cadre deux heures pour Kamita,MiFa, Génération Cheickh Anta Diop (GCAD),Burkina Yirwa, Ligue panafricaine Umoja (France),Centre Valère Somé et Ligue panafricaniste.