Certains endroits des quartiers de la ville de Ouagadougou deviennent de plus en plus des dépotoirs à ciel ouvert. C’est le cas du premier cimetière du quartier Karpala situé dans arrondissement n°11 de la ville. Comment vivent les riverains de ce quartier populaire de la ville de Ouagadougou ? Un constat fait sur les lieux par Libreinfo.net montre le calvaire des riverains.
Par Sidiki Kabré
L’air pur est devenu un luxe pour des riverains qui se battent au quotidien entre la fumée des déchets et l’odeur nauséabonde dans les encablures du premier cimetière de Karpala. Un cimetière transformé en entrepôt de déchets, c’est le constat à première vue.
Selon un riverain, propriétaire d’une entreprise de briqueterie à proximité du cimetière, «Je suis ici depuis 7 ans. souvent je fais la bagarre avec certains qui viennent jeter les ordures ici. Quand on brûle les ordures, il faut que je quitte les lieux pour pouvoir respirer».
Madame Ouédraogo, restauratrice dans les environs du dépotoir, souhaite que le gouvernement prenne les mesures idoines pour faire cesser le jet des ordures au sein des cimetières. « A cause de l’odeur, les gens s’arrêtent rarement pour acheter ma nourriture» se désole la restauratrice.
Renchérit madame Bicaba: « Vraiment on ne sait pas à qui parler, mais à travers votre micro, j’appelle le gouvernement à tout faire pour nous aider. Parfois tu respires l’odeur et par la suite tu as des problèmes. On jette toute sorte de pourriture dans cet espace », souligne la quadragénaire, avec un air désespéré.
Pour certains habitants du quartier, les responsabilités sont partagées. Un riverain pointe du doigt les voisins « qui ne servent pas d’exemple», selon lui.
« Il y a des riverains qui sortent dans la nuit pour jeter leurs ordures. Il y a combien de riverains à qui on a parlé ici ? Je ne dirais pas de nom mais ils savent», confie le riverain qui n’a pas dévoilé son identité.
Et à un autre riverain de renchérir: «Il y a des gens qui mangent dans ça (ndlr ordures) ils ramassent et viennent jeter ici et gagnent quelque chose en retour». Ce dernier estime que la lutte contre le jet des ordures est peine perdue.
Ce dépotoir est situé entre le cimetière et le camp militaire Baba Sy. Entre fumée et odeur, les riverains ne peuvent que supporter en attendant qu’ une solution soit trouvée.