Le défi sécuritaire, le retour des déplacés internes dans leurs localités d’origine, la réduction du coût de la vie sont, entre autres, les attentes formulées par des citoyens à l’endroit du nouveau gouvernement de la Transition.
Seydou Zangré, président du Réseau des associations de l’économie informelle du Burkina Faso (RAEI /BF) : « nous voulons un ministère dédié au secteur informel » « Nous voulons d’un gouvernement qui saura redresser l’économie nationale. Des ministres travailleurs qui auront en ligne de mire l’intérêt supérieur de la Nation. Avec les coups d’Etat successifs, l’économie informelle a pris un coup. Il va falloir dans le cadre de la restauration songer à créer un département ministériel entièrement tourné vers l’économie informelle, les petites et moyennes entreprises (MPE-PMI) et le secteur de l’artisanat. Aussi, il faut une vraie stratégie de lutte anti-terroriste afin de favoriser un retour rapide des Personnes déplacées internes (PDI) dans leurs zones d’origine. Il nous faut un gouvernement de combat et de relance du commerce, de l’économie et de la production agricole durable. C’est le lieu aussi de préciser que le report des activités comme le SIAO, les Kundé, la rencontre des Hommes d’affaires (Africalia) a occasionné des pertes énormes dans le secteur informel. Nous souhaitons que la Semaine nationale de la culture (SNC) soit maintenue et que d’autres initiatives commerciales et économiques puissent combler ces occasions ratées. »
Hèrra Patrice Coulibaly, coordonnateur de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso (UNPCB) : « il faut sécuriser la production agricole » « Le nouveau gouvernement est très attendu par les populations sur plusieurs chantiers. Dans le monde agricole, le constat est alarmant. Il faut noter que parfois des superficies sont emblavées, mais abandonnées par la suite, faute de sécurité. Au pire des cas, les producteurs n’ont pas pu cultiver un mètre carré de leur champ tant la menace terroriste est omniprésente dans certaines localités. Donc, il faut prendre à bras-le-corps la question sécuritaire. Et comme l’a dit le capitaine-président Ibrahim Traoré, dès sa prise du pouvoir, il faut une politique agraire qui permette de produire en quantité afin de nourrir les populations. Cela est bien possible parce qu’il y a la volonté dans les rangs des producteurs. Nos paysans sont engagés et déterminés à relever des défis. Mieux, des moyens conséquents existent et les technologies aussi. Ce qui peut permettre de développer les cultures de contre-saison afin de soutenir le déficit au niveau de la campagne normale. A part ces questions, le prochain exécutif doit veiller à une bonne éducation et à la réouverture des écoles fermées à cause des exactions terroristes. Aussi, il sied de revoir le train de vie de l’Etat et d’inculquer une gouvernance vertueuse. Il urge également de réduire le coût de la vie pour le bonheur des populations. »
Nadège Yanogo, Juriste : « les grands défis sont l’insécurité, l’éducation, la santé et le chômage. » « Je souhaite plein succès au nouveau président qui vient de prêter serment. Que l’Esprit saint l’assiste avec son Premier ministre dans tout ce qu’ils prendront comme décision. Il faut que le président et le Premier ministre aient l’esprit de discernement pour nommer les bonnes personnes à la place qu’il faut. Il faut que le mérite prévale dans leur choix. Notre souhait est que le gouvernement mette l’accent sur la lutte contre le terrorisme. C’est la première priorité, parce que sans stabilité, l’économie ne peut pas fonctionner. Le chômage dans ce contexte ira grandissant. Notre premier souhait est donc de combattre l’insécurité afin que les ONG et les établissements bancaires puissent s’ouvrir dans les différentes zones en particulier à l’Est et au Sahel. Dans ces localités, toutes les écoles sont presque fermées. L’on se demande ce que vont devenir ces enfants demain. Il y a aussi le domaine de la santé où certains districts sont fermés. Les grands défis aujourd’hui sont l’insécurité, l’éducation, la santé et le chômage. »
Ismaël Yanogo, employé de commerce : « le nouveau gouvernement doit connaitre les priorités de la population » « Mon souhait est le retour de la paix. S’il y a la paix, les activités vont reprendre. Il faut que le nouveau gouvernement comprenne qu’ici au Faso, la vie n’est pas facile. Une fois la paix revenue, il faut réduire les prix des hydrocarbures et autres denrées afin que la population puisse subvenir à ses besoins. Les deux précédents présidents ont tous échoué et ils n’ont pas vu les choses venir. Le gouvernement doit rester à l’écoute des populations. Le nouveau gouvernement doit connaitre les priorités de la population. Sa priorité doit être la paix. Le président a dit que tout est urgent. Nous allons faire diligence pour que le pays avance. J’ai confiance que ce gouvernement réussira au regard des actes de l’actuel président Ibrahim Traoré. Nous sentons qu’il a la volonté et nous lui demandons de rester sur sa conviction et poursuivre son combat. »
Ouédraogo Boizemwendé Josué, étudiant en 1re année d’anglais à l’université Joseph-Ki-Zerbo : « il faut que la question de retard dans les universités soit résolue » « J’attends que le nouveau gouvernement soit à l’écoute des populations et qu’il y ait de l’entente entre eux, membres de l’exécutif. Il faut qu’ils se mettent à la tâche et travaillent à baisser les prix des denrées alimentaires pour permettre à la population d’être en sécurité. Au niveau sécuritaire, je souhaite que le gouvernement puisse mettre en place des actions qui vont permettre aux populations déplacées internes de retourner dans leurs localités d’origine. Concernant l’éducation, il faut que la question des retards dans les universités soit résolue. Les étudiants de 1re année d’anglais devaient débuter les cours pour la nouvelle année universitaire, mais nos ainés sont venus nous demander de libérer la salle, car, disent-ils, ils n’ont pas encore bouclé leur année académique. Pour le moment nos cours sont suspendus jusqu’à nouvel ordre. »
Abdoul Moumine Ouédraogo, tradipraticien : « nous souhaitons que ce nouveau gouvernement travaille pour le peuple » « Tout ce que nous attendons d’eux, c’est de travailler pour répondre aux préoccupations des populations. Le peuple a besoin de la paix. Les ministres doivent s’unir pour accompagner le président à atteindre ses objectifs. Car la désunion est la cause première de l’échec. Aussi, il faut que ces nouvelles têtes travaillent pour valoriser les ressources endogènes de notre pays. Je leur lance un appel de lutter farouchement contre l’injustice, la corruption et promouvoir la bonne gouvernance. Nul n’est parfait, je le sais. Néanmoins, il faut qu’ils travaillent pour le peuple. Sinon, nous n’allons pas reculer devant quiconque prône l’intérêt individuel. »
Eugénie Lalsomdé, ménagère : « il faut éviter les erreurs du passé » « Nous sommes sortis, le 30 septembre 2022, pour exprimer notre ras-le-bol par rapport à la gestion du pouvoir du président déchu, le lieutenant-colonel, Paul Henri Sandaogo Damiba. Donc, il faut que ce gouvernement soit vigilant pour éviter les erreurs du passé. Chaque ministre doit se mettre à l’idée que ce pouvoir appartient au peuple. Pour ce faire, le gouvernement est appelé à travailler dans la sincérité. Car, si les premières autorités sont des exemples pour la société, les populations n’ont pas d’autres objectifs que de les suivre. Par contre, si chacun croit que le fauteuil présidentiel est une place propice pour les détournements et autres actes injustes, nous souhaitons qu’on le pousse à la porte. Ce qui nous préoccupe actuellement, c’est le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine. »
Issaka Ganamtoré, ‘‘parkeur ” : « il faut aussi sensibiliser la population sur le civisme » « A mon avis, je pense que si les ministres s’unissent pour travailler dans la même direction, le pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré connaitra une réussite. Dans les villes comme les campagnes, il faut aussi sensibiliser la population au civisme. Dans la lutte contre le terrorisme, quelle que soit la catégorie d’âge, chacun doit apporter sa contribution pour trouver une issue à la crise. C’est pourquoi, je lance un appel au nouveau gouvernement de créer des emplois pour les jeunes chômeurs. Il ne faut surtout pas qu’il y ait une division entre les ministres »
Abraham Nignan, le président du Rassemblement patriotique du Faso (RPF) : « les Burkinabè ne méritent pas cette guerre asymétrique » « Il est nécessaire que le nouveau gouvernement mène activement des actions pour sortir le Burkina Faso de cette situation d’insécurité. Il a une obligation de résultats face au terrorisme qui mine le développement du pays des Hommes intègres. Les Burkinabè ne méritent pas cette guerre asymétrique. Personnellement, je suis contre la prise de pouvoir par un coup d’Etat parce que je suis républicain. Mais je souhaite que le gouvernement s’engage à faire de la sécurité et la paix, son cheval de bataille. Car il n’y a pas de développement pour un pays sans la sécurité et la paix. Que Dieu bénisse le Burkina Faso ! »
Bienvenue Sandamba, Ingénieur géomètre au ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat : « le gouvernement doit mener des actions pour vaincre l’insécurité dans un cours terme » « Aujourd’hui au Burkina Faso, tout le monde est confronté à la question d’insécurité, tout le monde en souffre. Pour ce faire, nous souhaitons que tous les membres du gouvernement travaillent à atteindre les objectifs du président, Ibrahim Traoré qui est de reconquérir tout le territoire national. Pour cela, nous voulons que chaque ministre dans son domaine d’activités œuvre à l’atteinte des objectifs de la reconquête des zones hors du contrôle de l’Etat. En plus, il faut que les gens travaillent à rétablir la paix dans les villes et campagnes du pays. L’urgence est là, le gouvernement doit mener des actions pour vaincre l’insécurité dans un court terme. Il n’est pas question de monter des projets politiques pour le long terme. Car les 21 mois ne suffisent pas pour ouvrir de grands chantiers, mais ils suffisent pour lutter contre le terrorisme. De mon avis, tant que le terrorisme n’est pas vaincu, il n’est pas possible d’amorcer les grands projets de développement. »
Alexandre Kabré, agroéconomiste, conseiller spécial du président de la Chambre nationale d’agriculture : « il faut un gouvernement de guerre » « En tant que citoyen, nous attendons véritablement un gouvernement orienté vers les principaux défis que le nouveau président s’est fixés. Il faut un gouvernement de guerre orienté pour apporter la sécurité sur toute l’étendue du territoire. En plus, il faut que ce gouvernement lutte contre la crise humanitaire et alimentaire. Mais, il y a quelques inquiétudes à cause des lourdeurs administratives relatives aux réaménagements ministériels qui peuvent ralentir les actions alors que, l’on a besoin d’aller vite et bien. A ce titre, il faut trouver des mécanismes alternatifs permettant d’aller vite dans les procédures au regard de l’urgence. Par exemple, dans le domaine du développement rural, il y a des acteurs, des chambres consulaires qui peuvent porter certains projets d’urgence. Il faut que le nouveau gouvernement leur fasse jouer pleinement leur rôle pour qu’elles puissent porter les projets ».