Le Centre national de presse Norbert- Zongo (CNP-NZ) a organisé, le jeudi 20 octobre 2022, à Ouagadougou, un panel sur le thème : « Régime de Transition : sauvegarder les libertés individuelles et collectives ». L’activité entre dans le cadre de la célébration de la 24e édition de la Journée nationale de la liberté de la presse.
Le panel sur la thématique : « Régime de Transition : sauvegarder les libertés individuelles et collectives» organisé, le jeudi 20 octobre 2022, à Ouagadougou, par le Centre national de presse Norbert- Zongo (CNP-NZ) à l’occasion de la 24e Journée nationale de la liberté de la presse, a été l’une des activités phares de la cérémonie commémorative.
Ce thème a permis à plusieurs experts de présenter des communications sur « L’histoire de la lutte pour les libertés démocratiques au Burkina Faso », «Les menaces sur les journalistes et la presse dans les régimes de Transition » et « Régime de Transition et atteinte aux libertés individuelles et collectives». Sur « L’histoire de la lutte pour les libertés démocratiques au Burkina Faso », le secrétaire général du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples, (MBDHP), Aly Sanon, s’est attardé sur les grandes luttes qui ont marqué le pays des Hommes intègres depuis 1960.
A ce sujet, il a fait cas de la relecture du Code de l’information, la création du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques à partir de l’assassinat de Norbert Zongo. En plus, M. Sanon a évoqué la lutte contre la modification de l’article 37 de la Constitution qui a abouti à l’insurrection populaire de 2014 et la résistance contre le putsch en septembre 2015. Pour lui, ces luttes ont contribué à l’éveil des consciences, à renforcer les libertés en termes de manifestations et d’actions populaires.
A son avis pour une défense efficace des libertés, il a souhaité la mise en place d’une vaste coalition pour les libertés individuelles et collectives et la mise en place d’une veille citoyenne. Le secrétaire général de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Boukari Ouoba, s’est penché sur « Les menaces sur les journalistes et la presse dans les régimes de Transition ». A l’entendre, les régimes de Transition ne sont pas les seuls régimes qui portent atteinte aux libertés publiques en particulier la liberté de la presse.
A ce titre, il a indiqué que sous le régime démocratique de Roch Kaboré, la presse éprouvait déjà quelques difficultés. Ainsi, il a rappelé, entre autres, la révision du Code pénal en 2019 qui a introduit beaucoup de dispositions liberticides et anti-presse, l’expulsion massive de journalistes de médias publics à la suite de grève, les coupures d’internet, etc.
Des atteintes aux libertés
Pour ce faire, M. Ouoba a déclaré que d’une manière générale, les pouvoirs quels qu’ils soient ont toujours maille à partir avec la presse. A cet effet, il a laissé entendre que les médias au regard de leur statut de contre-pourvoir « souffrent ». En outre, selon Boukari Ouoba, les changements non constitutionnels entrainent le plus souvent des atteintes aux libertés d’expression. S’agissant du sous thème : « Régime de Transition et atteinte aux libertés individuelles et collectives », il a été exposé par l’enseignant-chercheur et politologue le Pr Abdoul Karim Saïdou.
A l’en croire, les régimes de Transition peuvent être considérés parfois comme une menace contre les libertés individuelles et collectives. Car, le peuple se voit retirer son droit inaliénable, naturel de choisir ses gouvernants. « De ce point de vue, cela est une chose importante si on fait le lien entre le coup d’Etat, la démocratie et l’Etat de droit », a-t-il poursuivi. Il a ajouté que les coups d’Etat dans lesquels sont mis en place les régimes de Transition sont synonymes de violences dans ses différentes facettes.
Le rapport 2021 sur la liberté de la presse au Burkina Faso a été succinctement exposé par le chercheur en information et communication, au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), Dr Lassané Yaméogo. D’après lui, il ressort du rapport qu’il y a une régression de l’indice de la liberté de la presse parce qu’il a été constaté des actions de violation.
En illustration, M Yaméogo a pointé du doigt l’assassinat de deux journalistes espagnols à l’Est du Burkina, l’enlèvement d’animateurs de radio à l’Est et au Sahel et la coupure d’internet. Par ailleurs, il a dénoncé la précarité qui met à mal l’exercice véritable de la liberté de la presse.