Il s’agit d’un jeune homme accusé de vol, et, de tentative de viol. Il s’appelle O. Mouni, maçon de profession et vit en concubinage. En septembre 2022, il a été appréhendé pour les faits ci-dessus cités. Il devait donc y répondre devant le Tribunal de grande instance Ouaga 1 de Ouagadougou, le jeudi 13 octobre 2022.
L’affaire est assez rocambolesque, à bien y voir. Car une nuit de septembre 2022, pendant qu’il pleuvait, dame Samira est couchée au salon, dans leur maison, pendant que son mari dort dans la chambre. Elle est subitement réveillée par un homme qui lui faisait des attouchements, et essayait de lui ôter la culotte qu’elle portait. Elle lui réplique d’arrêter, car elle ne voulait pas avoir de rapport sexuel ce jour-là.
C’est alors que son homme, qui était couché dans la chambre, demande à qui elle parle, et elle se rend compte que c’est un autre individu, tout nu, qui était juchée sur elle.
Elle crie alors au voleur, puis, celui-ci, se débat. Le concubin de la dame explique qu’il est sorti en trombe, a vu le prévenu en train de fuir, mais dans cette poursuite, il a glissé parce qu’il avait plu, et donc, celui-ci est allé droit vers une réserve qui jouxte leur cour. Il a donc fait demi-tour, et c’est là qu’il constate que l’indélicat est reparti tout nu mais a abandonné son pantalon. Il prend donc l’effet, et, le lendemain, il explique cela à son petit-frère. Celui-ci fouille les poches et y retrouve 02 cartes Sim de téléphones portables. Il appelle ensuite les Kooglwéogos, qui sont non loin de chez eux, et leur explique l’affaire.
La puce de la trahison
Pour avoir le cœur net, les Koglwéogos introduisent une des puces dans leur téléphone et appellent un numéro, à tout hasard. Ils tombent sur un certain Achille, qui leur dit qu’il connait le propriétaire dudit numéro et que c’est Mouni. Il est convoqué ensuite au Quartier général (QG) des Koglwéogo, puis, il leur explique que Mouni et lui fréquentent la même église, et donc, il ne peut se tromper parce qu’ils s’appellent souvent. On lui explique par la suite ce qui s’est passé, puis, il conduit les Koglwéogo au domicile de Mouni.
Pendant ce temps, celui-ci avait abandonné son domicile et explique qu’il avait eu un contrat de travail vers le quartier Tampouy de la ville de Ouagadougou, et, y dormait. Mais c’était sans compter sur la vigilance des veilleurs qui, trois semaines de traque, vont mettre la main sur lui quand il est revenu chez lui pour.
Il est donc conduit au QG des Koglwéogos, qui le questionnent, avec évidemment des manières rudes. Il avoue qu’il est allé chez la dame, pas pour voler, puisque deux téléphones portables ont disparu, dont l’un pour son mari et l’autre pour elle-même, mais pour coucher avec celle-ci.
Il explique qu’ils se connaissent depuis un bout de temps et se croisent souvent dans un jardin de loisirs non loin de la cour de celle-ci.
Samira, la victime, déclare cependant ne l’avoir jamais rencontré, ni causé avec lui. Tout ce qu’elle sait est que, quand les Koglwéogos l’ont pris, et, qu’ils sont venus vers elle afin qu’elle l’identifie, elle a reconnu immédiatement son agresseur. Elle ajoute que ce jour-là, après que son mari ait demandé avec qui elle parlait pendant qu’elle était couchée au salon, cela aux environs de 03 h du matin, elle s’est rendu compte que c’était un imposteur, et a crié au voleur. Elle a saisi la jambe du prévenu, qui l’a trimballée jusque sur la terrasse de la maison puis, après que son homme soit sorti, Mouni avait pu se libérer et tenait les deux portables en mains avant de se fondre dans la réserve qui est juste en face de chez elle.
La concubine de Mouni reconnaît le pantalon de celui-ci !
Le hic dans cette affaire est que, quand Mouni a été appréhendé par les Koglweogos, ceux-ci, qui avaient le pantalon de son homme, l’ont appelé pour lui demander si toutefois elle reconnaissait le vêtement. Elle regarde, devant son mari présent, et dit que, c’est pour celui-ci. Puis, elle se retourne et lui demande en reproche si c’est ainsi son travail, en signe d’étonnement.
C’est après cela donc que Mouni a été conduit à la gendarmerie, puis entendu et a été déféré au parquet.
Devant le Tribunal, le prévenu tente de nier les faits, mais il est aussitôt rattrapé par ses antécédents par le procureur, qui signale qu’il avait comparu en 2019 pour des faits similaires et a été relaxé au bénéfice du doute.
En tous les cas, le procureur a requis contre celui-ci la peine de prison de 36 mois ferme et une amende d’un million FCFA avec sursis. Même si la concubine de Mouni a essayé de dire qu’elle n’a jamais reconnu que le vêtement était pour son mari, cela devant le Tribunal, il demeure néanmoins qu’il y a eu des témoins, surtout qu’elle a dit « Mouni, c’est donc ainsi ton travail ? », toute chose qui finit de rassurer, selon le Tribunal, que ce reproche est signe de découragement et de déception. Le délibéré est prévu pour le 20 octobre prochain.