Le Burkina Faso devra se doter d’une seconde Charte pour conduire le régime de transition en cours depuis le 24 janvier 2022 .Une transition qui a subi une rectification suite au coup d’État du 30 septembre 2022.
Le Président du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) , Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim TRAORE, par un décret signé le 8 Octobre 2022, convoque des assises nationales pour les 14 et 15 Octobre du mois à Ouagadougou, en vue de l’adoption de la Charte de la transition Cette transition est censée être celle devant poursuivre la durée restante du mandat précédent de 24 mois(jusqu’au 1er juillet 2024). Il ne devrait en être autrement sauf décision souveraine des différents représentants des composantes de la société burkinabè à ces assises.
Quels profils pour le président et le Premier ministre de la Transition
Suite au coup d’État du 30 septembre 2022, le groupe de militaires ayant fait les déclarations à la télévision nationale, ont ouvert une fenêtre sur le choix du futur président de la transition qui pourrait être un militaire ou un civil. Si l’on s’en tient à la foule des manifestants qui a salué ce putsch à Ouagadougou et à travers plusieurs localités du Burkina Faso, leur choix se porte sur le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR),le capitaine Ibrahim Traoré comme président de la transition. La jeunesse qui s’oppose à la conduite des affaires du pays et de l’armée par des généraux qualifiés de défenseurs de leurs intérêts personnels et d’enrichissement au détriment d’une lutte véritable contre le terrorisme, sont ainsi populairement disqualifiés pour la conduite des affaires l‘Etat. Il en est de même pour la quasi-totalité des leaders politiques divisionnistes et acquis pour la cause des lobbies financiers qu’ils défendent au mépris de l’intérêt supérieur de la nation. Ce sont également des chantres d’une rhétorique nauséabondes de la réconciliation-impunité dont ils jouissent de l’omerta. Les populations burkinabè ne sont entre elles dans une adversité de type chien et chat. Ce sont les politiciens criminels impénitents qui ont des règlements de comptes entre eux. Par conséquent, la transition doit se concentrer sur l’essentiel, la lutte contre le terrorisme et ne pas se laisser divertir par le marché de dupes des prétendus réconciliateurs. La transition étant courte ne doit pas perde le temps dans ces considérations de fonds de commerces de politiciens véreux et éhontés. Renvoyer le dossier de la réconciliation au prochain régime issu d’élections démocratiques après la transition.
Le poste de Premier ministre de la transition conviendrait à un civil. Eu égard à la rareté des personnalités crédibles et patriotes pour être à la hauteur du poste, il faut faire preuve de discernement pour un choix judicieux qui ne fera pas l’objet de trop de contestation. La perfection n’étant pas de ce monde, il ne s’agira pas de chercher une personne immaculée conception, mais un citoyen de caractère rassembleur et ardent travailleur et patriote. A ce titre, voici une short-list de personnalités qui peuvent assumer la fonction de premier ministre de la transition :
-Kadré Désiré Ouédraogo :cet ancien premier ministre du Burkina Faso constitue un cas rarissime d’homme d’Etat au caractère modéré. Il a revêtu la casquette politique pour briguer la présidentielle de 2020 sinon ce n’est pas un politicien véreux comme plusieurs autres de la faune politique nationale. Il est beaucoup plus un Homme d’Etat plutôt qu’un politicien. Les postes de responsabilités qu’il a occupés au plan international comme à la CEDEAO et aux institutions financières , seront utiles pour lui faciliter la conduite sereine de la transition.
–Pierre Claver Damiba : ancien fonctionnaire international, financier dont l’esprit révolutionnaire pour un développement endogène du Burkina Faso, pourrait aussi faire œuvre utile à la primature de la transition.
–Nestorine Sangaré : sociologue , ancien ministre burkinabè se distingue pour son combat contre l’impérialisme. Elle est pro-révision des accords de coopération militaire du Burkina avec la France. Elle est contre la bradage du chemin de fin par le groupe français Bolloré.