Par principe contre les coups d'Etat, l'Unité d'Action syndicale (UAS) appelle au rétablissement de la Constitution et invite l’armée à retourner urgemment dans les casernes et s'en tenir à son rôle régalien de défense du territoire national, en un mot, être une armée républicaine.
DECLARATION SUR LE COUP D'ETAT DU 30 SEPTEMBRE 2022
Dans la nuit du 29 au 30 septembre 2022, les populations de Ouagadougou ont une fois de plus été surprises par des tirs d'armes lourdes et légères. Plus tard, précisément en fin de
soirée du vendredi 30 septembre, une déclaration lue à la télévision nationale par de jeunes officiers dirigés par le capitaine lbrahim TRAORE annonce la destitution du président Paul Henri Sandaogo DAMIBA de la Présidence du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) et de la Présidence du Faso. Tout comme en janvier 2022, les auteurs du nouveau coup d'Etat, membres eux aussi du MPSR de DAMIBA, justifient leur acte par l'échec dans la lutte contre le terrorisme de leur prédécesseur, son incompétence, la déviation de leurs objectifs initiaux et la persistance de la corruption.
L'Unité d'Action syndicale (UAS) est par principe contre les coups d'Etat.
Du reste, cet énième coup d'Etat est le résultat de la déliquescence de l'armée nationale constituée aujourd'hui de clans préoccupés par les affaires et la gestion du pouvoir. Fort du constat des nombreuses interventions intempestives de l'armée dans la vie politique nationale, l'UAS estime que celle-ci doit retourner urgemment dans les casernes et s'en tenir à son rôle régalien de défense du territoire national, en un mot, être une armée républicaine.
Le coup d'Etat du 30 septembre 2022, avec l'annonce d'une implication de la France pour soutenir le président déchu, a bénéficié d'un soutien populaire. L'UAS salue au passage l'expression claire du sentiment anti-impérialiste de notre peuple, en particulier de sa jeunesse. Cependant, sur cette question de la domination impérialiste, elle estime qu'il ne s'agit pas de quitter un giron impérialiste donné pour se mettre sous la coupe d'un autre impérialisme. Cela dit, ce qui importe pour nous, c'est la diversification des partenariats, dans le respect de la souveraineté nationale.
L'UAS constate que les déclarations du capitaine Ibrahim TRAORE parlant «d'aventures politiques malheureuses, de dégradation continue de la situation sécuritaire », de «restauration au forceps d'un ordre ancien », confirment amplement ses analyses sur la
gouvernance du MPSR sous le Lieutenant-colonel Paul Henry Sandaogo DAMIBA. II vous souviendra que ce dernier, en lieu et place du bilan de son action qu'il avait promis pour le 4 septembre 2022, s'était livré à des injures proférées contre le peuple burkinabè.
Fidèle à sa mission de veille citoyenne et de défense des intérêts des travailleurs, l'UAS exige :
- le rétablissement de la constitution ;
- la reprise des localités occupées par les terroristes et le retour des Personnes déplacées internes dans leurs localités d'origine ;
- le ravitaillement urgent des localités comme Djibo ;
- le respect des libertés individuelles et collectives ;
- l'examen des préoccupations soumises par l'UAS le 1er mai et le 26 septembre 2022
- la publication du rapport sur l'attaque d'INATA ;
- la mise en place d'une commission indépendante pour faire la lumière sur l'attaque de Gaskindé ;
- la prise en charge des victimes de l'attaque de Gaskindé ;
- la prise de mesures efficaces contre la vie chère ;
- la prise de mesures concrètes contre les crimes économiques ;
- la dénonciation des accords léonins de coopération militaire et économique qui lient notre pays à la France. Notre pays doit être libre de coopérer avec les pays de son choix ;
- le départ des bases et troupes étrangères, notamment françaises du territoire national.
Elle appelle ses militant (els, les travailleuses et travailleurs :
- à suivre l'évolution de la situation avec toute l'attention requise ;
- à renforcer leurs organisations et à se tenir prêts pour la défense de l'intégrité de notre territoire, pour la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs et pour le maintien et l'élargissement des libertés.