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Burkina: 25 ans de pouvoir pour Compaoré et une succession en forme d`énigme
Publié le dimanche 14 octobre 2012   |  AFP


Blaise
© Présidence
Blaise COMPAORE
Président du Faso


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OUAGADOUGOU, 14 oct 2012 (AFP) - Blaise Compaoré célèbre lundi ses 25 ans à
la tête du Burkina Faso depuis le coup d`Etat du 15 octobre 1987, mais son
régime est suspendu à la question lancinante de sa succession en 2015 et
s`inquiète de la grave crise au Mali voisin.
Aucune manifestation officielle n`est prévue par le pouvoir et ses
partisans pour ce quart de siècle, alors que des festivités avaient marqué les
20 ans. "C`est sûr qu`une fête privée sera organisée", confie toutefois à
l`AFP un proche de la famille Compaoré.
En revanche, les fidèles de Thomas Sankara prévoient conférence de presse,
dépôt de gerbes et discours dans un cimetière de Ouagadougou.
Arrivé au sommet de l`Etat par un putsch en 1983, le "père de la
révolution" a été tué lors du coup d`Etat de 1987 qui a porté au pouvoir celui
qui était son ami et compagnon d`armes, le capitaine Blaise Compaoré.
"Jusque-là, toutes les actions en justice ont été annihilées par le régime
Compaoré, parce que toute vérité sur la mort de Sankara signe la fin du
régime", affirme un haut magistrat requérant l`anonymat.
Devenu un symbole pour beaucoup de jeunes Africains, le charismatique
Sankara et son tombeur Blaise Compaoré "dormaient sur la même natte mais
n`avaient pas les mêmes rêves", résume Jonas Hien, président de la Fondation
Thomas Sankara.
Son successeur, qui entendait "rectifier" la révolution sankariste
"démocratique et populaire", s`est imposé en 25 ans comme l`homme fort du
pays. Il se flatte d`avoir été l`artisan d`une "renaissance démocratique" en
restaurant le multipartisme dans les années 1990, même si l`opposition - qui a
crié à la fraude à la dernière présidentielle - reste d`une faiblesse criante.

François sort de l`ombre

Sans cesse réélu depuis 1991, M. Compaoré a cependant vu son pouvoir
vaciller au premier semestre 2011 du fait de manifestations populaires et
surtout de mutineries.
Il a su reprendre les choses en main, à commencer par l`armée, mais une
lourde incertitude plane sur "le pays des hommes intègres" (Burkina Faso, en
langues locales), où la moitié de la population vit en dessous du seuil de
pauvreté même si l`or constitue depuis peu une manne inespérée pour une
économie très fragile.
A 61 ans, celui que ses compatriotes surnommaient le "beau Blaise"
entretient le plus grand flou sur ses intentions, alors que son dernier mandat
doit expirer en 2015.
Réviser la Constitution pour concourir encore dans trois ans? L`option a
été ouvertement soutenue par son parti, mais a suscité l`ire de l`opposition
et d`organisations de la société civile.
La question demeure. "Les Burkinabè nous ont sondés récemment sur ce qu`on
penserait d`une révision", indique un diplomate français, qui précise que
l`ex-puissance coloniale cherche à décourager un tel projet dans l`ancienne
Haute-Volta.
La classe politique burkinabè se demande de plus en plus si le président
Compaoré n`a pas une autre idée: mettre sur orbite son frère cadet François,
son indispensable conseiller économique, en vue de lui confier en 2015 les
clés du palais de Kosyam.
Cité dans l`affaire de l`assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998,
pour lequel il n`a jamais été inquiété, François Compaoré est entré cette
année à la direction du parti et est candidat aux législatives de décembre,
tandis qu`ont été mis à l`écart des caciques du régime.
Blaise Compaoré "a remis le parti à son frère pour lui servir de piédestal
dans la dévolution du pouvoir", avance le politologue et opposant Abdoulaye
Ouédraogo.
Mais, ces temps-ci, le président burkinabè a un problème d`une autre
ampleur.
Incontournable médiateur régional ces dernières années, il affronte son
dossier le plus difficile au Mali, dont le Nord est depuis six mois aux mains
d`islamistes armés alliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
M. Compaoré veut accélérer l`ouverture d`un dialogue toujours au point mort
chez son voisin. Dans l`espoir d`éviter une intervention armée ouest-africaine
au Mali, qu`il redoute mais pour laquelle il a promis des troupes.
roh-tmo/sba

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