Au moment où nous écrivions ces lignes, les Etalons juniors s’apprétaient à jouer contre leurs homologues du Gabon pour une place pour la compétition continentale de leur catégorie. On ignore donc le résultat (que nous souhaitons très positif pour notre équipe nationale junior) mais il est important de nous prononcer sur certains faits au nom de l’avenir de notre football.
"Ahbah’’, disait Malick Jabir lorsqu’il était coach des Etalons en demandant "où est zouair" ? C’était tout juste après la défaite des étalons à Bobo face au Kenya. En le paraphrasant, on peut aujourd’hui dire qu’au sein des Etalons juniors, il y a des "ouaires"(joueurs) mais la maladie infantile des Burkinabè qui semble être une question de gouvernance est encore passée par là. Et comment ?
Après le match nul des juniors contre le Gabon au stade du 4aout, l’entraîneur Séraphin Dargani avait laissé entrevoir des problèmes de primes impayées (une tentative d’explication de la mauvaise performance des jeunes étalons). C’était là les prémices de problèmes de gestion administrative. On pensait que le taureau avait était pris par les cornes ou du moins le cheval par sa crinière pour mieux le diriger et voilà que pour le match retour au Gabon, les choses se présentent de la pire des manières. La maladie qu’on pensait passagère est devenue chronique. L’administration footballistique au Burkina est défaillante et c’est peu dire.
Voici des faits présentés pour l’expédition gabonaise des juniors burkinabé. L’équipe est allée sur les terres d’Omar Bongo avec seulement 15 joueurs. Cela peut être un choix ou une imposition du cours de la nature. Malheureusement dans le cas présent ça ressemble à une négligence quelque part, base de ce petit nombre de joueurs pour le match crucial contre le Gabon. Si les Etalons gagnent, les uns et les autres pourraient se prémunir de certains commentaires. S’ils perdent, les voix vont vociférer.
Il y a des cas qui démontrent à l’envie, la mauvaise gestion administrative des étalons. Il y a celui du jeune footballeur Zidane Zoungrana. Il est talentueux et il peut être très utile à l’équipe pour ce match ci. Voilà qu’il ne peut pas y prendre part parce que son visa schengen est arrivé à expiration et personne n’informe le coach burkinabè de cette situation.
Son homologue du Portugal, le petit Zidane Zoungrana. On n’a pas besoin de dessin pour voir qu’il y a des insuffisances dans le suivi des joueurs. Sinon, ce cas ne pouvait pas arriver. Il y a quelques décennies des cas pareils pouvaient se justifier, mais à l’heure des T.I.C, avouons que c’est hallucinant. Impossible d’avoir un joueur tout simplement parce qu’il n’a pas de visa non pour partir en Europe mais pour revenir au pays défendre les couleurs nationales et personne n’a pu s’en rendre compte à temps. Quelle misère !!! Ainsi par insuffisances de suivi des joueurs, le coach Dargani se voit priver d’un élément essentiel. Si ce n’était qu’un !
Malheureusement, il y a un autre cas tout aussi sidérant : celui du jeune attaquant Elis Coulibaly. Il doit faire un parcours du combattant pour rejoindre ses co-équipiés qui sont au Gabon et pour cause, laissé à lui-même, le joueur aurait été pris dans l’engrenage des grèves à répétition en Europe. Conséquence, il a raté sa correspondance et donc sa réservation ; alors il doit se débrouiller tout seul comme un grand pour arriver à Libreville et prendre part au match.
On imagine toutes les misères de ce joueur avant d’atteindre le Gabon la veille du match et surtout tous les problèmes qu’il aura à se faire rembourser ses titres de transport. A la lumière de tout cela, on sent à plein nez l’amateurisme ; même si notre football reste encore amateur. Il y a quand même des progrès réalisés sur lesquels il faut se baser pour construire le nouveau bâtiment. On comprend que les esprits soient à l’heure actuelle absorbés par le grand match des Etalons seniors mais une bonne administration règle tout cela sans coup férir.
Une chose s’impose : que le ministère des Sports prenne ses responsabilités comme au temps de JJP en s’occupant des volets administration/gestion des joueurs. Peut-être que cela portera fruit ; sinon d’ici-là qu’on nous dise que Moumouni Dagano ne peut jouer le match contre la Centrafrique parce qu’il a raté son avion. Ou que Alain Traoré est bloqué entre Lorient et Paris pour des questions de papiers, ce ne serait pas étonnant dans la mesure où ce qui est arrivé aux juniors n’est pas le fait qu’ils sont juniors ; c’est plutôt de la mauvaise gestion administrative. Pour éviter tous les risques inutiles, le colonel Yak doit s’impliquer dans la gestion administrative des Etalons. Cela ne s’oppose nullement à l’indépendance tant prônée de la FBF, bien au contraire c’est une collaboration fructueuse.