Le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) tient du 27 au 28 septembre 2022 son 25e congrès ordinaire, sous le thème : « Le SNESS dans un contexte sociopolitique, sécuritaire et sanitaire inédit : les défis d’un syndicat en pleine restructuration ». L’ouverture des travaux a eu lieu dans la matinée de ce mardi 27 septembre, à Ouagadougou.
C’est dans un contexte de crise sociopolitique et sécuritaire nationale que se tient cette 25e édition du congrès ordinaire du SNESS. « Selon Plan de Réponse Humanitaire, près d’un Burkinabè sur deux est affecté par la question sécuritaire, soit environ 46% de la population. Quant aux personnes déplacées internes (PDI), la même source indique qu’elles sont au nombre de 1,58 millions, soit 8% de la population entière», a décrit d’emblée, Anatole Zongo, secrétaire général du syndicat.
Une situation qui, d’après ses dires, impacte fortement le système éducatif en général et particulièrement le monde enseignant. « En tant qu’enseignant, nous sommes mis en demeure de nous arrêter sur les conséquences de ces attaques terroristes dans le secteur de l’éducation : 4 258 établissements scolaires fermés, ce qui représente 17%% des structures éducatives du pays. Une telle situation affecte 708 341 éleves et 20 763 enseignantes et enseignants selon les chiffres officiels à la date du 31 Mai 2022. (Cf Rapport trimestriel de ST-ESU)», a-t-il indiqué.
Cet état de fait doit, d’après lui, interpeller l’ensemble des fils et filles du pays sur la nécessité d’une introspection individuelle et collective « en vue de trouver les voies et moyens pour sécuriser le pays et organiser le retour progressif des déplacés internes pour permettre aux élèves et enseignants de retrouver le chemin de l’école et la joie d’enseigner et d’apprendre». Du reste, de l’avis d’Anatole Zongo, il faut « stopper» la fuite des populations de leurs localités.
Ainsi, durant les 48h que dureront les travaux de ce congrès, le syndicat réfléchira sur les alternatives à proposer pour lutter efficacement contre le phénomène. «Nous allons nous pencher sur cette situation sécuritaire afin de faire des propositions. Nous pensons qu’il est nécessaire d’armer de façon scientifique les populations pour leur permettre de se défendre contre le terrorisme. Il ne s’agira pas d’aller jetter des armes comme cela, mais plutôt de voir comment faire de sorte que deux ou cinq personnes ne viennent plus dans un village pour tirer et faire fuir toute la population», a-t-il proposé. De façon précise, selon lui, « il s’agira concrètement de cibler des gens sur qui on fera une enquête de moralité et les armer afin que la population se défende».
Outre cela, le SG a indiqué que les échanges qui découleront de ces 48h de réflexions devront permettre de passer en revue les différentes actions qui ont été menées durant les trois dernières années en vue de faire un bilan et de dégager des perspectives allant dans le sens de la restructuration du Syndicat. « On va regarder quel est le contenu de notre plateforme revendicative pour voir quelle sont les points résolus et quels sont les points non résolus. Nous allons également voir si les résolutions qui avaient été faites lors du dernier congrès ordinaire en 2020 ont été respectées», a-t-il confié.
La cérémonie d’ouverture du congrès a vu la présence des représentants des autres structures syndicales sœurs et aussi d’un représentant du Ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié.