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Procès Dabo Boukary : Le témoignage de Me Halidou Ouedraogo

Publié le mardi 20 septembre 2022  |  Minute
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© aOuaga.com par AO
Le rapport sur l’avant-projet de Constitution remis au Président du Faso
Mardi 4 novembre 2017. Ouagadougou. Une délégation de la Commission constitutionnelle conduite par son président Me Halidou OUEDRAOGO, a remis au Président du Faso son rapport sur l’avant-projet de la Constitution pour le passage à la 5e République.
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Les séries de témoignages se poursuivent dans le cadre du procès Dabo Boukary ce mardi au TGI Ouaga II, ce mardi 20 septembre 2022. Pour l’heure, c’est Me Halidou Ouedraogo, avocat burkinabè à la retraite qui fait sa déposition. Au moment des faits, il était le Président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP).

Le matin du 16 mai 1990, il dit avoir reçu une délégation de l’UGEB lui faisant cas de l’arrestation de certains de leurs camarades étudiant par des éléments des forces de l’ordre. Après une réunion avec les étudiants autour de 08 h, il se rappelle avoir passé un coup de fil au directeur de cabinet de Blaise Compaoré, qui était Salifou Diallo à l’époque, afin qu’une solution soit trouvée.

Autour de 16 h, il dit avoir reçu un appel de Salifou, l’informant que le chef de l’Etat avait donné une réponse positive pour la libération des étudiants et que Gilbert Diendéré était sur la procédure. Après cette première interpellation, il dit avoir été informé que d’autres étudiants ont été interpellés le 19 mai et qu’il y a un certain Dabo Boukary qui est décédé. L’ancien président du MBDHP indique avoir passé plusieurs coups de fil (au Conseil de l’Entente, à la Présidence du Faso, à la Gendarmerie, au CNEC, et même au Président du Faso) pour savoir le lieu de détention des étudiants. Tous, lui auraient fait savoir qu’ils n’avaient pas de trace de DABO Boukary. En 1997, n’ayant toujours pas les nouvelles de l’étudiant en 7e année de médecine, Me Halidou Ouedraogo dit avoir été obligé avec son mouvement, le MBDHP, de saisir la Commission Africaine des Droits de l’homme et des Peuples (CADHP) qui a entamé une série de travaux à Kigali. A l’issue de ces travaux, selon l’avocat à la retraite, l’Etat burkinabè a été reconnu coupable « d’arrestation et de séquestration aggravée ».

Et le témoin de préciser par ailleurs, que parmi les cas soumis à la commission, figurait aussi celui du Pr Guillaume Sessouma, lui aussi mort dans des conditions troubles à la même période.

Il a aussi souligné que « toutes les juridictions du Burkina ont été saisies sans succès dans le cadre de cette affaire. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la CADH a été saisie », selon toujours Me Halidou Ouedraogo. Il a expliqué que la CADHP a été saisie en vue « d’interpeller l’Etat burkinabè afin qu’il fasse justice sur les cas de violation des droits de l’homme survenues dans le pays en l’occurrence le cas de Dabo Boukary ».

Pour la circonstance, Me Halidou Ouedraogo a apporté avec lui, un rapport produit par la CADHP. Un rapport dont la valeur juridique a suscité débat entre l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE) et le témoin. Pour l’AJE, le fait que le rapport de la commission ne traite pas uniquement du cas de Dabo Boukary pose un problème quant à la possibilité de son exploitation dans ce dossier. « Le document traite de 128 cas de violation des droits de l’homme. Nous voulons signaler à la chambre que le document ne traite pas spécifiquement du cas de Dabo Boukary », a-t-il déclaré. Le Tribunal a préféré mettre fin aux débats en soulignant au passage que le rapport n’a aucune incidence sur le procès en cours.

Les témoignages se poursuivent…

Oumarou KONATE
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