Le Président Paul Henri Damiba a échangé, le jeudi 15 septembre 2022, avec les familles des victimes du coup d’Etat du 15 octobre 1987 qui a coûté la vie au père de la Révolution d’août 1983, le Capitaine Thomas Sankara et douze de ses compagnons. La présidence du Faso a confié que c’est « pour aller vers une nation réconciliée».
Quelques mois après la fin du procès Thomas Sankara et la condamnation des auteurs de la tuerie d’octobre 1987 (le 6 avril 2022), le chef de l’Etat Paul Henri Damiba a pris l’initiative de s’entretenir avec les familles des victimes du drame.
Les principaux auteurs de l’assassinat du Président Thomas Sankara et douze de ses compagnons comme Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando ont été «matés» par une peine d’emprisonnement à vie, à cet effet par le tribunal militaire.
C’est pour donc panser les cœurs et « aller véritablement vers la construction d’une nation réconciliée» que le chef de l’Etat Damiba a rencontré les familles des victimes.
C’est « une rencontre d’échange voulue par le Chef de l’Etat dans le cadre des actions entreprises pour la recherche du consensus, de la paix, du vivre ensemble, de la justice sociale, de la sécurité et de la réconciliation nationale entre les filles et les fils du pays», écrit la Présidence du Faso.
Et si cette initiative a aussi pour objectif de faire enfin les funérailles de Thomas Sankara et ses camarades?
Le 27 juillet 2022, plusieurs sources confiaient à Libreinfo.net que les restes de Thomas Sankara et ses douze compagnons devraient être inhumés le 4 août 2022, au cimetière municipal de Gounghin (Ouagadougou) au carré militaire selon la volonté des autorités actuelles.
Cependant, les familles des victimes se seraient opposées. Elles ont déjà refusé d’assister à des rencontres pour ces enterrements. Mais du côté des autorités, rien ne semblait arrêter leur volonté de procéder aux enterrements le 4 août 2022, malgré le refus des familles des victimes qui n’hésitent pas à dénoncer « un mépris des autorités ».
Pire, un sankariste déclarait en ces termes: « Si les enterrements ont effectivement lieu le 4 août prochain, ce n’est pas Thomas Sankara qu’ils enterrent mais toute la révolution parce que la date du 4 août est historique et rappelle le début de la révolution de Thomas Sankara le 4 août 1983. Ils (les autorités actuelles) veulent tout gâter au passage. C’est une vengeance ».
Pourtant, après l’exhumation des corps de Sankara et ses compagnons en 2015, au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou, pour les analyses d’ADN, les autorités d’alors avaient voulu remettre les restes aux familles des victimes, mais celles-ci auraient demandé à l’Etat de les garder en attendant.