Dans un communiqué rendu public ce jeudi 15 septembre 2022, le Mali met en garde contre une instrumentalisation de la CEDEAO par les autorités ivoiriennes, «pour se soustraire de leur responsabilité vis-à-vis » du Mali, dans l’affaire des 49 soldats détenus à Bamako. L’Etat du Mali s’est donc voulu clair, en déclarant ne pas vouloir céder à «aucun chantage ou intimidation»
Par Nicolas Bazié
Sur l’affaire des soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet 2022, la position du Mali est connue: il n’entend pas bougé d’un iota, selon un communiqué publié ce jeudi 15 septembre 2022.
Les autorités maliennes l’ont fait savoir, 48 h après l’annonce du conseil national de sécurité de Côte d’ivoire de saisir la commission de la CEDEAO, à l’effet de tenir une réunion extraordinaire des chefs d’Etat, pour régler «la crise diplomatique» entre les deux pays.
Le gouvernement de la Transition du Mali a souligné qu’il n’est «nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire» qu’est la CEDEAO. Il dit considérer que c’est un «revirement grave de la part d’autorités étatiques ne visant qu’à manipuler et à entraver la manifestation de la vérité».
L’affaire des 49 soldats ivoiriens, selon les autorités maliennes n’est pas «une crise diplomatique», mais plutôt une affaire «purement judiciaire et bilatérale», lit-on. Dans le communiqué, l’Etat du Mali « met en garde contre toute instrumentalisation de la CEDEAO par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité vis-à-vis du Mali».
Les autorités maliennes vont plus loin, en précisant que pour « sa souveraineté, sa sécurité nationale et les intérêts vitaux de son peuple, il ne cédera à aucun chantage ou intimidation».
Pour le Mali, tout accable la Côte d’Ivoire qui refuse selon lui de reconnaître son tort. Le communiqué signé du Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administration territoriale et premier ministre par intérim du Mali, a tenu à rappeler les faits.
Le Mali dit avoir déjà expliqué « les conditions illégales dans lesquelles ces forces étrangères dont une trentaine des forces spéciales sont arrivées au Mali, en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission, ni autorisation, tout en dissimulant leurs identités et leurs professions réelles de militaires ainsi que l’objet précis de la mission sur le sol malien».
Il faut rappeler qu’en juillet 2022, la MINUSMA avait signifié que les soldats ivoiriens en question ne faisaient pas partie des éléments nationaux de soutien. «Par conséquent, aucune base légale ne saurait, à présent, justifier, ni leur présence, encore moins leur mission au Mali », déclarait la mission onusienne.
Le Mali dit regretter que la Côte d’ivoire l’accuse de prendre en otages ces soldats, «en faisant fi des conditions obscures et des manquements ayant entraîné l’inculpation par la justice malienne des 49 soldats ivoiriens».