Le chef d’État major particulier du Président français Emmanuel Macron sera au Burkina Faso les 8 et 9 septembre 2022, informe le quotidien L’observateur Paalga dans sa parution de ce vendredi 2 septembre 2022. Il s’agit notamment du Vice-amiral d’escadre Jean-Philippe Rolland.
Par Nicolas Bazié
Cette visite intervient dans un contexte où des organisations de la société civile burkinabè demandent le « départ pur et simple » de l’ambassadeur de France au Burkina Faso Luc Hallade.
Sans oublier l’opinion publique qui est de plus en plus exigeante sur la diversification des partenariats, au point où des Burkinabè demandent une coopération avec la Russie, dans la lutte contre le terrorisme.
Le déplacement du chef d’État major particulier du Président français doit être très important, en ce sens qu’il a été dépêché par le président de la République himself.
Parlant de coopération et de partenariat, le 23 août dernier, dans un entretien à la télévision nationale, le premier ministre Albert Ouédraogo, s’était voulu on ne peut plus claire, en invoquant « la liberté d’aller vers le partenariat qui nous arrange, quitte à froisser des partenaires historiques».
Il avait enfoncé le clou en déclarant en ces termes : « Les dirigeants ne peuvent pas continuer à rester sourds face à ces revendications».
La France a quitté le Mali il n’y a pas longtemps. Elle doit aussi quitter la Centrafrique avant la fin de l’année 2022, à cause de l’influence russe qui a gagné du terrain dans ces pays.
Ainsi, la visite de 48h du vice-amiral d’escadre Jean-Philippe Rolland annoncée par L’Observateur Paalga vise-t-elle une solidification de la présence française au Burkina Faso ? De quoi vient-il parler avec les autorités burkinabè ? Sans doute que la question sécuritaire sera au cœur de ce voyage.
La France a besoin que le Burkina Faso clarifie sa position sur la coopération militaire à mener entre les deux pays.
Le Burkina Faso est accusé de jouer un double jeu dans son partenariat avec la France.
Ces derniers mois, le pays s’est tourné vers d’autres partenaires pour des commandes d’armes ou pour des consultations . Parmi ces pays,il y a entre autres la Serbie, la République Tchèque, la Turquie, la Pologne.
Le ministre burkinabè de La Défense, selon plusieurs sources, est lui considéré comme «pas du tout» favorable aux relations militaires avec la France.
La dernière rencontre avec une mission de haut niveau venue de Paris remonte au 13 décembre 2021. Cette rencontre avec l’ex président Roch Kaboré avait été conduite par le directeur Afrique du Quai d’Orsay, Christophe Bigot accompagnés de plusieurs officiers supérieurs français.
Roch Kaboré avait renégocié certains points de la coopération militaire. C’est à l’issue de cette réunion que les militaires français ont mené conjointement l’une des opérations antiterroristes sur le sol burkinabè du 15 au 23 janvier 2022, appelée opération Laabingol 1. L’opération a pris fin à la veille de la chute du pouvoir de Roch Kaboré, le 24 janvier 2022.