Rosine Coulibaly à propos de son salaire de 8 millions : » C’est quand que je suis entrée dans le gouvernement que j’ai commencé à avaler des produits d’hypertension. On ne pourra jamais me payer ma santé »

Publié le mercredi 31 aout 2022 | L`Observateur Paalga

© Autre presse par DR
La ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Rosine Coulibaly : «Ce compact témoigne de la détermination de l’Union européenne à jeter les bases solides de ses principales interventions».

Certains s’étonnent qu’une ministre qui avait négocié son traitement à hauteur de 8 millions par mois se pique aujourd’hui de vouloir donner des leçons aux autres. Qu’en dites-vous ?

Je ne donne pas de leçons. Je ne suis pas Dieu le père et je ne suis pas le diable non plus. Je suis un être humain avec ses forces et ses faiblesses. Je ne suis pas un héros, je suis une personne normale.

J’étais quelque part on m’a fait appel. Quand je suis arrivée, on m’a demandé mon bulletin de paie. Par la suite, le Premier ministre m’a appelée et il m’a dit qu’il a vu mon bulletin de paie, mais qu’on ne peut pas me payer le montant mentionné dessus. J’ai répondu que quand j’ai pris l’engagement d’entrer dans le gouvernement, il n’y a pas eu de négociation de salaire plafonné.

On s’est donc entendu sur ce montant. Vous savez faire le calcul des avantages, vous voyez que je perds. Pour mon engagement citoyen, j’ai perdu parce que je n’ai pas pu compléter les années pour ma retraite à l’international. Je perds dans mon engagement citoyen parce que ce que je gagnais comme revenus a été réduit.

C’est depuis que je suis entrée dans le gouvernement que j’ai commencé à avaler des produits d’hypertension. On ne pourra jamais me payer ma santé. Lorsque vous avez des enfants dont vous payez les études, vous n’allez pas jouer les héros et on va les renvoyer de l’école parce qu’ils ne sont pas à jour de leur scolarité.

Je ne suis pas populiste. Il y a des gens qui tiennent un discours populiste. Ce n’est pas mon cas. Quelqu’un qui a un salaire de 200 000 francs CFA ou qui était chômeur, parce que tout le monde peut devenir ministre, si on lui donne un salaire important il va estimer que c’est un progrès au niveau social. Mais pour ceux qui avaient un niveau de rémunération élevé, je pense que le bon sens aimerait qu’on dise aux gens qu’il faudra qu’on vous donne un minimum pour que vous ne perdiez pas par rapport aux engagements que vous avez pris.
A mon humble avis, c’est un sacrifice que j’ai accepté de consentir.

Extrait Interview réalisée par Hugues Richard Sama, Akodia Ezekiel Ada, Eliette Zoungrana, Sidonie Zinkoné et Evodie Boudo (L’Observateur Paalga)

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