Le Syndicat national des Professeurs d’Ecole (SYNAPEC) était face à la presse le jeudi 25 août 2022 à Ouagadougou. Objectif, dénoncer ce qu’il qualifie d’application « arbitraire » du statut des Enseignants. Et si cela n’est pas corrigé, le SYNAPEC menace de saboter la rentrée scolaire 2022-2023.
La relecture du statut particulier du personnel de l’éducation et de la recherche a été accordée. Pour autant, cette relecture, obtenue à l’issue d’âpre lutte ne satisfait pas certains professeurs d’école, notamment ceux réunis autour du SYNAPEC. « Le statut des enseignants fut appliqué de manière arbitraire enfonçant le clou sur chaque enseignant déjà marginalisé et meurtri », a dénoncé le Secrétaire général dudit syndicat, Adama Dabilgou.
Pour cela, le SYNAPEC en veut à la Coordination nationale des Syndicats de l’Education (CNSE) qu’elle accuse de l’avoir exclu avec 12 autres syndicats de l’éducation, au moment de la séance de relecture dudit statut. Pour M. Dabilgou, la CNSE conçoit le statut comme « un contrat entre elle et le gouvernement » oubliant les autres.
Ce que dénonce le SYNAPEC, « les ex-IP, CPI qui avaient bénéficié d’une période moratoire de 3 ans pour composer le concours de l’inspectorat à 55 ans, ont encore bénéficié d’une période moratoire supplémentaire de 3 ans avec la possibilité de composer à 57 ans. » Tandis que, commente M. Dabilgou : « nous, les laissés-pour-compte, composer à 48 ans constitue une atteinte grave à la loi 081. »
La rentrée pourrait être prise en otage
« Les catégories A3 et A2, qui sont mises en extinction pour une minorité à la demande de ceux qui estiment avoir le monopole de la pensée, sont en phase de résurrection avec nous la majorité », a-t-il poursuivi avant de s’interroger : « comment on peut éteindre une catégorie pour une minorité et vouloir sa résurrection avec la majorité par voie d’examen ? »
Aussi, le SYNAPEC considère que la catégorie C1, celle des Instituteurs adjoints certifiés est mise en extinction alors que « l’Etat se précipite dans le recrutement des enseignants niveau baccalauréat pour 2 ans de formation », qui seront « classés B1 » à leur sortie et « commanderont des enseignants anciens et expérimentés. »
Au regard de ce qui précède, Adama Dabilgou et ses camarades disent adresser une « demande de suspension de l’examen du CSAP » au ministère en charge de la fonction publique avec ampliation le ministère en charge de l’éducation nationale.
En clair, ils demandent à l’Etat « le renversement automatique et sans condition de tous les ex-IAC en B1 et de tous les ex-IC en A3. »
Et à défaut de cela, le SYNAPEC menace de boycotter la rentrée administrative, organiser des rassemblements hebdomadaires dans les gouvernorats et au ministère de l’éducation et organiser une marche-meeting dans les 13 régions dans le mois de septembre.
Pis, s’ils n’ont pas gain de cause, M. Dabilgou et ses camarades ont menacé que « l’année scolaire 2022-2023 sera assez mouvementée et les cours sabotés. »