Le premier ministre de la Transition Albert Ouédraogo a évoqué le 23 août 2022, lors d’un entretien à la télévision nationale, une éventuelle libéralisation de l’approvisionnement du pays en hydrocarbure. Ce processus vise selon lui, à permettre aux opérateurs économiques de participer à la fourniture du pays en hydrocarbures au côté de la Société nationale des burkinabè des hydrocarbures (SONABHY).
Longtemps monopolisée par la SONABHY, l’importation des hydrocarbures va connaître une tournure positive en faveur du secteur privé. C’est du moins ce que promet Albert Ouédraogo, le premier ministre de la Transition.
Pour lui, le contexte actuel marqué par la flambée des prix des hydrocarbures suscite une réflexion sur le système d’approvisionnement du pays en hydrocarbures.
Cette réflexion consiste à impliquer le secteur privé burkinabè, notamment les opérateurs économiques nationaux, dans le système d’importation du carburant.
Jusque-là, ce secteur est réservé à l’État qui travaille avec des multinationales dans le système d’approvisionnement.
“Aujourd’hui, la plupart des fournisseurs de la SONABHY sont des firmes internationales, alors que nous avons des opérateurs économiques locaux qui ont développé des compétences en matière de fourniture d’hydrocarbures”, souligne Albert Ouédraogo.
Il ajoute qu’une instruction a été donnée au Ministre en charge du commerce d’établir “un quota minimum pour permettre à ces opérateurs nationaux de fournir le pays en hydrocarbures”. “Je parle donc d’une éventuelle libéralisation de ce secteur”, insiste le Premier ministre.
Cette intervention du Premier ministre tombe à un moment où la SONABHY se lance dans un vaste champ de renforcement de ses capacités de stockage de distribution.
Il s’agit notamment, de la construction de sphères, d’un troisième hall d’emplissage, d’un poste de dépotage qui passe de 5 à 12 postes.
La société envisage également la construction des dépôts dans les régions dans l’objectif de se rapprocher des consommateurs. Ces projets de construction vont démarrer dès septembre, selon les responsables de la société.
Ces propos de Albert Ouédraogo interviennent également quelques mois après que plusieurs personnes aient été condamnées pour trafic de carburant.
Le 21 décembre 2021, une quarantaine de personnes ont été condamnées dans l’affaire dite de contrebande de carburant. Ces personnes exerçaient leurs activités hors des circuits officiels d’importation et de vente de carburant.
Deux personnes soupçonnées d’être les têtes pensantes du trafic, ont été condamnés par le TGI Ouaga I à 24 mois de prison dont 15 mois ferme et une amende de près de 9 milliards de francs CFA.
Douze autres personnes ont été condamnées à 24 mois de prison dont X ferme avec des amendes allant de 662 millions à 132 millions de F CFA.