Le Forum forestier africain (AFF) a organisé un atelier régional de formation sur l’adaptation au changement climatique basée sur les forêts et les arbres au profit des acteurs forestiers africains, du 15 au 19 août 2022 à Niamey, au Niger.
A cette occasion, l’enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, Pr Larwanou Mahamane, a donné une communication sur l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans les plans et actions de politique de développement. L’approche structurelle semble aujourd’hui un impératif pour une meilleure résilience des populations, des États face aux impacts du phénomène.
Face aux effets néfastes du changement climatique, les individus, les sociétés, les États développent des actions d’adaptation. Pour être efficaces voire efficientes, ces mesures adaptatives doivent être structurelles. Cela passe par leur intégration dans les projets, programmes et politiques publiques de développement.
Cette thèse a été défendue par le professeur Larwanou Mahamane de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, dans sa communication sur le thème : « intégrer l’adaptation au changement climatique dans les politiques, plans et actions de développement », lors de l’atelier régional sur « l’adaptation au changement climatique basée sur les forêts et les arbres », organisé par le Forum Forestier Africain (AFF), du 15 au 19 août 2022, à Niamey au Niger.
Selon lui, l’engagement et l’harmonisation des activités à travers les différents niveaux d’autorité (régional, national, sous-national et local), sont cruciaux pour améliorer les actions d’adaptation au changement climatique et fournir des opportunités pour catalyser la transformation.
Car, bien que toutes les sociétés s’adaptent ou se soient adaptées, dans une certaine mesure, aux impacts du changement climatique, la capacité à s’adapter aux différentes variabilités et aux altérations accélérées varie de manière significative, appelant un besoin de soutien politique.
De l’avis du Pr Mahamane, cette prise en compte de l’adaptation au changement climatique doit s’opérer dans tous les processus de développement aux niveaux national, sectoriel et infranational, à travers une démarche itérative, pluriannuelle et multipartite.
Et cela implique, a-t-il poursuivi, une coordination avec les agences gouvernementales et non gouvernementales dans la définition des impacts de l’adaptation au changement climatique sur les moyens de subsistance et le développement.
Laquelle coordination pouvant se réaliser à travers le soutien financier, l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans le processus de développement et le partage d’informations multidisciplinaires.
L’engagement des parties prenantes
Une approche politique intégrée et transversale est nécessaire pour soutenir la formulation de politiques ou de stratégies d’adaptation nationales, a soutenu l’écologue-agroforestier du département Génie Rural, Eaux et Forêts, de la Faculté d’Agronomie de l’Université Abdou Moumouni.
Selon lui, les pays en développement disposent de cadre pour planifier et mettre en œuvre des processus et des politiques d’adaptation appropriés. Il s’agit du Programme d’action national d’adaptation (PANA), le Cadre stratégique d’adaptation (CSA), l’Adaptation à base communautaire (ABC) et l’Adaptation basée sur les écosystèmes (AEB).
Mais pour être efficaces, les approches politiques d’adaptation au changement climatique doivent être flexible, évolutive, résiliente, inscrite dans le temps, expérimentale et réactive, a expliqué l’universitaire. Elles doivent également tenir compte des incertitudes, impulser un changement incrémental graduel, à l’échelle mondiale, nationale ou locale.
Bien menée, l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans les activités de développement présente d’importants avantages, à savoir l’évitement des conflits politiques, la réduction des risques et de la vulnérabilité, l’amélioration de l’efficacité, l’exploitation des flux financiers importants dans les secteurs touchés par le changement climatique, a fait savoir Pr Mahamane.
Mais ces résultats escomptés ne seront pas atteints si l’adaptation au changement climatique n’est pas intégrée dans la budgétisation et le financement, la mise en œuvre et le suivi-évaluation.
In fine, le succès de l’intégration de l’adaptation au changement climatique dans la planification du développement est fortement tributaire de l’engagement de toutes les parties prenantes, en l’occurrence le gouvernement, les agences internationales de développement, les organisations non gouvernementales (ONG), les communautés locales et le secteur privé, foi de Pr. Mahamane.