Le syndicat national des travailleurs de l’éducation du privé et des enseignants non intégrés dans la fonction publique (SYNATEP – ENIFP) a tenu une conférence presse ce jeudi 11 août 2022. L’objectif de ce rendez-vous avec les Hommes de médias était, selon eux, « de prendre l’opinion nationale et internationale à témoin de la volonté du ministre de l’éducation de permettre à certains fondateurs d’écoles de traiter les enseignants du privé moins que des esclaves .»
Ces enseignants qui travaillent dans les établissements privés ont dénoncé une sorte de précarité à laquelle ils font face dans l’exercice de leur métier. Entre autres, ils existent « des traitements inhumains » qui se résument à « des licenciements abusifs, des salaires en dessous du SMIG, l’instabilité de l’emploi, le retard de paiement, etc.», selon le secrétaire général de cette structure syndicale Jean Paul Bouda.
En ce qui concerne les salaires, il n’est pas rare de voir des enseignants toucher 20.000 voir 30.000 FCFA comme salaire mensuel, a révélé le S.G Jean Paul Bouda citant un rapport d’enquête qu’ils ont réalisée à la demande du ministère de l’éducation. Alors que, poursuit-il, « le salaire de base pour un travailleur de catégorie C1 est de 68 484 F » conformément à « la convention collective de 1974 ratifiée par les patrons d’établissements et selon les cahiers de charges .»
Mais qui est le vrai responsable de cette pratique ?
La grande part de responsabilité incombe au gouvernement, selon les enseignants. Il existe « des textes normatifs » comme la convention collective citée plus haut mais « le ministre ( Lionel Bilgo, ndlr) garant de leur application et de leur respect se montre désintéressé, voire complice de ces manquements », déplore Jean Paul Bouda. Pourtant, martèle-t-il, « c’est le ministre lui même qui doit prendre des décisions et des règles qu’il doit imposer aux fondateurs d’établissements ».
«Ce qui est indiqué dans la convention collective, le patronat est obligé de respecter sous la surveillance de l’État. Ici c’est le ministre de l’éducation qui est garant. C’est une obligation, il n’y pas de négociation ici. Il n’a qu’à dire aux fondateurs de respecter cela. On n’est pas ministre parce qu’on veut être ministre, on est ministre pour appliquer les textes qui régissent l’État de droit », a fulminé Koudougou Robert Kaboré, SG du syndicat national des fonctionnaires de l’éducation du Burkina (SYNAFEB ).
Tout en interpellant « le ministre à veiller à l’application des textes », les syndicats ont aussi appelé l’État à « un contrôle effectif et sans complaisance des établissements ».
Par ailleurs, les syndicats ont appelé les enseignants du privé « à se tenir prêts et à rester mobilisés pour un mot d’ordre que la situation commanderait les jours ou mois à venir. »