En 20 ans, les progrès réalisés en matière de lutte contre le VIH/Sida sont au point mort, se sont alarmés des panelistes, souhaitant un financement urgent d’au moins 18 milliards de dollars, pour la période 2023-2025, afin de s’attaquer à une pandémie bien présente parmi les adolescentes et les jeunes femmes et qui a tué, en 2021, près 650 000 personnes.
À quelques semaines de la 7ème Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme, 9500 panelistes dont des représentants de l’ONG Speak up Africa et de l’Initiative Voix EssentiELLEs, se sont réunis en présentielle et en mode virtuelle, du 29 juillet au 2 août 2022 à Montréal (Canada), pour la 24e conférence internationale sur le VIH/Sida, indique un communiqué de presse transmis à l’AIB.
Même si le nombre d’infections s’est stabilisé à 1,5 million en 2021, soit le même chiffre qu’en 2020, les communautés, les personnes vivant avec le VIH/Sida, les décideurs politiques, les représentants des médias, des activistes et des organisations de la société civile, sont unanimes : «Les progrès réalisés en matière de lutte contre le VIH/Sida sont au point mort !».
Pour les participants, la lutte contre le VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose a été davantage mis de côté avec l’avènement de la Covid-19. De leurs avis, les réponses doivent se centrer sur le genre, les jeunes, les communautés et la mobilisation conséquente de ressources financières.
En 2021, les femmes et les filles représentaient la majorité des nouvelles infections en Afrique subsaharienne et plus de 3 nouvelles infections sur 4 chez les jeunes, ont concerné des adolescentes et des jeunes femmes, s’est désolée la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima.
La même année, on a enregistré une augmentation du nombre de personnes sous traitement anti-VIH, la plus faible depuis plus de dix ans et près de 650 mille décès. On note aussi que 10 millions de personnes et la moitié des enfants séropositifs, n’ont pas accès à des médicaments vitaux.
Lors d’une session satellite, le 29 juillet 2022 intitulée «Lutter pour ce qui compte : maximiser l’équité pour la santé, l’égalité des genres et les droits humains dans la lutte contre le VIH/Sida», le Directeur exécutif du Fonds mondial, Peter Sands, est revenu sur les résultats obtenus, après 20 ans de mises à l’échelle des programmes et interventions du Fonds, mais également sur les défis restants et émergents.
«L’avenir est incertain mais l’objectif est clair : le Fonds mondial doit être entièrement financé, avec au moins 18 milliards de dollars pour la période 2023-2025… Si ce n’est pas nous, alors ce sera qui ? Si ce n’est pas maintenant, alors ce sera quand ?», a prévenu Peter Sands.
L’initiative Voix EssentiELLEs mise en œuvre par l’ONG Speak Up Africa, a participé à cette importante rencontre sur le VIH/Sida.
Ainsi, deux panels modérés par Maelle Ba, responsable de la communication stratégique chez Speak Up Africa, ont mis en évidences les partenariats probants mais aussi l’importance du leadership communautaire.
Farida Tiemtoré, jeune activiste burkinabè de 23 ans, Présidente des Héroïnes du Faso et récipiendaire du Fonds Voix EssentiELLEs, s’est également jointe en mode virtuelle, aux discussions sur le premier panel «20 ans d’impact, qu’est-ce qui a marché et pourquoi ?».
«Face à l’urgence d’éradiquer le VIH/Sida, les Voix EssentiELLES du Burkina luttent pour ceux qui comptent en sensibilisant, en informant et en renforçant le plaidoyer pour une meilleure prévention et riposte des jeunes filles et femmes face à la maladie et je suis convaincue que nous parviendrons à l’éliminer d’ici 2030», a soutenu Farida Tiemtoré.
Lancée en 2021 et forte de 35 organisations à bases communautaires dirigées par des femmes au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, l’initiative Voix EssentiELLEs est mise en œuvre par Speak Up Africa en partenariat avec le Fonds mondial et la Fondation CHANEL.
Elle vise à soutenir et stimuler l’impact des politiques et programmes de santé en assurant l’engagement des femmes et des filles, dans toute leur diversités, dans les espaces de prise de décision.