Le Front patriotique a été présenté au public le 4 août 2022 à Ouagadougou. Il compte 33 organisations, mouvements et partis politiques confondus. Ses membres entendent œuvrer à l’avènement d’institutions démocratiques fortes et pérennes au Burkina Faso.
Ils ont été invités à se lever comme un seul homme, à accepter les sacrifices de la lutte et à faire preuve de désintéressement pour la cause de la Patrie. « A cette condition, la victoire est certaine», déclare le Coordonnateur du Front patriotique, Nama Bitiou Germain qui appelle ses camarades «patriotes» à être prêts pour le combat.
Il semble identifié le véritable problème du Burkina Faso : « le pays a mal à sa gouvernance de façon chronique ; une mal gouvernance de fait dans tous les compartiments de la vie politique, économique, sociale, et sécuritaire».
Selon Nama Bitiou, en 62 ans d’Indépendance, les militaires se sont régulièrement invités ou ont été invités par des élites civiles opportunistes. Chaque fois, poursuit le fondateur du journal d’investigation l’Évènement, cela s’est terminé par la déception amenant le peuple à exiger le retour à un régime civil reposant sur des règles démocratiques.
Le coordonnateur du Front patriotique n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur les militaires au pouvoir qui, selon son propos, pratiquent ce que les juristes qualifient de manœuvre dolosive, c’est-à-dire de la «pure tromperie».
Il explique que «sous le couvert de la réconciliation, le MPSR s’est lancé dans une entreprise de restauration du régime Compaoré». A l’en croire, à la vérité, la réconciliation, c’est avant tout dans l’armée que le problème se pose dans une dramatique acuité. «C’est l’armée qui a introduit les tueries dans les mœurs politiques de ce pays», a-t-il affirmé.
Et de conclure : « le peuple burkinabè a compris que la réconciliation tant prônée n’est qu’un emballage de contrebande, dans le but d’obtenir la réhabilitation de complices civils et militaires en conflit avec la justice».