La ville de Sebba située dans la région du Sahel du Burkina Faso agonise. Les populations appellent au secours et prient Dieu pour qu’un ravitaillement vienne les sauver car n’ayant plus de nourriture. Invité sur un plateau de la télévision TV5Monde le 3 août, le Burkinabè Me Guy Hervé Kam dit ne pas comprendre pourquoi l’armée n’a pas encore réagi.
« C’est incompréhensible que nous ayons des militaires au pouvoir et que la population d’une ville comme Sebba soit aujourd’hui entre les mains de terroristes et n’y a plus rien, même pas à manger. On disait d’ailleurs que les populations sont obligées de se nourrir de feuilles et c’est dramatique dans un État, à plus forte raison un État dirigé par des militaires », a laissé entendre Me Guy Hervé Kam, coordonnateur national du mouvement SENS.
Quand on regarde la manière dont les choses se passent le plus souvent, affirme l’avocat, on a l’impression que les militaires sont dans les camps et n’interviennent pas. Il explique que ce qui se passe à Sebba a commencé à Djibo jusqu’à Dori.
Selon lui, « le Burkina Faso est sous un régime issu d’un coup d’Etat qui a été justifié par la question de la restauration du territoire et de la victoire sur les terroristes». Ainsi, la situation de Sebba
indique-t-il, est un grand drame. Cependant, pourquoi l’armée n’intervient pas? S’interroge Me Kam qui pense que tous les Burkinabè se posent cette question.
Sous blocus terroriste, il est impossible d’accéder à cette zone sans escorte militaire. « La situation actuelle est catastrophique, il n’ y a aucune boutique ouverte à Sebba, tout manque, même pas un biscuit», avait lancé un habitant de la ville.
Beaucoup de témoignages montrent qu’il est difficile d’aller au-delà de cinq voire dix kilomètres de Sebba, à cause de la présence des groupes armés terroristes. Ils ont dynamité plusieurs ponts qui rallient les autres localités à la ville.