Hormis l’Etalon d’or de Yennenga du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Ballon d’or est la récompense individuelle la plus attendue sur le continent. Parfois attribué au mérite, parfois au desiderata des aléas politico-économico sportifs, le Ballon d’or africain qui marque son retour après une courte hibernation, est bien souvent au centre de débats nourris, qui vont des spécialistes de la question aux citoyens lambda, dans des envolées parfois voilées de germes nationalistes.
Cette année, les pelouses vertes européennes et africaines ont mis en relief le duo Salah-Mané, avec dans le rôle du néophyte admirateur, le gardien de but de la cage des Lions de la Téranga, Edouard Mendy. La preuve que le Pharaon Mohamed Salah et le Lion Sadio Mané, la trentaine bien sonnée tous les deux sont les grandes figures attractives du football africain du moment.
Autant le plébiscite de Mo Salah par la Ligue anglaise l’année dernière ne souffrait d’aucun suspens, autant le couronnement de l’heure du natif de Sédhiou était attendu presqu’à l’unanimité. Avec 226 matchs au compteur à Liverpool, dont 245 titularisations, le Sénégalais Sadio Mané a été l’un des pions essentiels du dispositif du club anglais, tout comme de la sélection nationale dirigée par Aliou Cissé. Désigné meilleur joueur de la dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN), personne ne doutait que la boule d’or ira dans la vitrine personnelle de ce capitaine exemplaire qui a porté à bout de bras les Lions de la Téranga jusqu’au couronnement final au Cameroun. C’est sans surprise réelle que Sadio Mané se succède à lui-même, après son premier sacre en 2019.
La présence d’Edouard Mendy dans le trio final est certainement le symbole de la renaissance du football sénégalais. D’ailleurs, la palme de meilleure sélection lui est revenue presque de droit, tandis que les internautes eux, décernaient le prix du meilleur but à Pape Ousmane Sahko. Le prix du meilleur espoir a également été raflé par Pape Matar Sarr. Aliou Cissé repart à Dakar avec le manteau de meilleur coach. Le moins que l’on puisse dire est qu’en lieu et place du menu varié qu’on s’attendait, Rabat a servi à l’Afrique, un succulent Thiéboudiène sénégalais à la sauce mané.
A ce raout du football africain, le Burkina qui était en lice a vu ses espoirs s’interrompre dès les premiers filtrages. Si la nomination de Bertrand Traoré ressemblait fort à une offre géo-politico sportive, il nous semble que de jeunes joueurs tels que Dango Ouattara et Issa Kaboré, qui symbolisent aujourd’hui l’avenir du football burkinabè, méritaient bien d’égards.