Le gouverneur de la région de l’Est a informé les populations, au cours d’une rencontre ce mercredi 20 juillet 2022, de l’entrée en vigueur ce jour de la mesure d’interdiction à la circulation, des engins de marque Aloba, Sanili, Fortune ou de même nature, ainsi que les tricycles, de jour comme de nuit (24h/24), pour une période de 3 mois allant du mercredi 20 juillet 2022 au lundi 17 octobre 2022 inclus, sur l’ensemble du territoire régional à l’exception de la ville de Fada N’Gourma, dans ses limites urbaines prenant en compte les 11 secteurs.
La période d’interdiction de 3 mois pourrait être renouvelée, selon le gouverneur dans son communiqué. Il précise que cette interdiction ne concerne pas les forces de défense et de sécurité (FDS), les supplétifs de l’armée (VDP), ainsi que toute personne autorisée par les FDS.
Tout contrevenant à cette mesure, fait noter le gouverneur, « s’expose aux risques liés aux opérations militaires sans préjudice des poursuites judiciaires prévues par les textes en vigueur ».
« Une décision semblable à un couteau à double tranchant »
Les populations de la région de l’Est conviées par le gouverneur à une rencontre d’information sur la mise en œuvre de cette mesure, estiment que cette « décision est semblable à un couteau à double tranchant ». En effet, selon l’autorité régionale, il s’agit d’une mesure pour lutter contre l’insécurité dans cette région en proie au terrorisme, mais aussi, de façon générale au Burkina Faso.
« Mais chez nous, populations, en plus de l’insécurité qui a asphyxié l’économie et le domaine social, c’est une autre mesure qui viendra alourdir cette asphyxie à l’endroit des populations au niveau local. Ce n’est pas facile mais comme on n’y peut rien, je pense qu’il faut accompagner les décisions au niveau de l’autorité pour voir si on peut aboutir un jour à la sécurité et à la paix dans notre région, partant, au Burkina Faso », a soutenu un citoyen, qui a voulu garder l’anonymat.
Ce dernier a ainsi sollicité la compréhension des populations et les a invitées à se soumettre à cette décision parce que, dit-il, « l’autorité reste l’autorité ». « Ils ont aussi analysé, ils ont réfléchi, ils ont pris des mesures ; nous ne savons pas ce qu’ils ont prévu comme mesures d’accompagnement ou comme opérations dans la région ou niveau national, mais nous pensons qu’ils vont essayer de réfléchir, d’analyser tous les aspects qui pourront permettre d’aboutir à la paix et à la sécurité dans notre région », a-t-il conclu.
Pour information, la région de l’Est est l’une des régions les plus affectées par le terrorisme. Le Commandement des Opérations du Théâtre national (COTN) a même insitué une zone d’intérêt militaire dans cette région, en plus de celle du Sahel, en vue de lutter efficacement contre le terrorisme.