Le gouvernement burkinabè a ordonné le remboursement des salaires indûment suspendus, ainsi que des retenues irrégulièrement opérées sur les salaires et traitements d’agents publics, du fait d’une participation aux activités syndicales. Au sein des syndicats de l’éducation notamment, la nouvelle est bien accueillie. « Ce n’est que justice. Il est heureux que le gouvernement, à travers ses actions et ses déclarations, reconnaisse que l’Etat a fait du tort à des travailleurs », a indiqué Souleymane Badiel à Libreinfo.net le mercredi 20 juillet 2022.
Par Daouda Kiekieta
Ils étaient plus de 700 travailleurs à voir leurs salaires suspendus ou coupés en 2020. Contactés par Libreinfo.net, les syndicats de l’éducation estiment que l’annonce du gouvernement de rétablir ses salaires est à saluer. C’est ce qu’a affirmé le secrétaire général de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER). Sur 739 agents qui ont vu leurs salaires suspendus, 415 sont de l’éducation.
« Ce n’est que justice. Il est heureux que le gouvernement, à travers ses actions et ses déclarations, reconnaisse que l’Etat a fait du tort à des travailleurs en engageant des mesures abusives, illégales », a indiqué Souleymane Badiel, SG de la F-SYNTER.
Pour lui, cette annonce vient entériner celle rendue par les juridictions sur la question. « Nous avons engagé des actions en justice sur ce dossier. Un certain nombre de juridictions se sont déjà prononcées et ont condamné l’Etat non seulement au paiement des salaires suspendus, mais aussi à payer des dommages et intérêts aux travailleurs pour ce qu’ils ont subi comme conséquences »
, a précisé M. Badiel.
Sur cette question de décision judiciaire, les syndicats de l’éducation entendent voir le gouvernement la respecter.
« Le ministre de la Fonction Publique nous avait écrit par rapport à leur volonté de trouver une solution à cette question (suspension des salaires, ndlr). La réponse que nous lui avons envoyée demande que les orientations qui ont été données par la justice en condamnant l’Etat soient prises en compte dans le règlement du dossier », a dit Souleymane Badiel.
Quant à la question du dialogue entre gouvernements et syndicats, le SG du F-SYNTER se réjouit de la tenue des discussions sur leurs revendications, notamment le statut des personnels.
« La semaine dernière nous étions encore en discussion autour du statut des personnels. Mais il faudra qu’à la suite de ces discussions, des mesures fondamentales soient prises. Surtout les points sur lesquels les parties se seraient accordées, que l’on sent une volonté de leur mise en œuvre concrète pour soulager les travailleurs », a ajouté M. Badiel.
En rappel, beaucoup de fonctionnaires de différents services de l’Etat ont été victimes de cette suspension des salaires. Le tribunal administratif de Ouagadougou a rendu, le vendredi 17 avril 2020, son verdict dans le procès de 150 magistrats qui ont attaqué l’Etat burkinabè en justice pour exiger la cessation des coupures de salaires pour faits de grève. Il a ordonné à l’Etat de cesser les coupures de salaires entreprises pour le mois d’avril 2020.