La Confédération paysanne du Faso (CPF), en partenariat avec Agriculteurs français et développement international (AFDI), organise, du 18 au 20 juillet 2022 à Bobo-Dioulasso, une formation au profit des leaders du monde paysan. Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet « Paysans engagés dans l’évaluation des politiques sectorielles » (PEPS).
Les participants sont censés être des relais au près du plus grand nombre de paysans.
La Confédération paysanne du Faso (CPF) veut susciter une plus grande compréhension des lois et des politiques agricoles par les acteurs du monde rural. C’est dans ce sens que dans le cadre du projet « Paysans engagés dans l’évaluation des politiques sectorielles » (PEPS), elle organise, du 18 au 20 juillet 2022, à Bobo-Dioulasso, une formation au profit de 37 leaders d’organisations paysannes du « Grand Ouest » du Burkina Faso.
Ledit projet est co-piloté par la CPF et Agriculteurs français et développement international (AFDI). Les participants sont venus des régions du Sud-Ouest, des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins. Selon la consultante chargée de la modération de la formation, Abibata Camara, les trois jours seront meublés spécifiquement par des communications sur des lois et des politiques. A cela s’ajoutera le processus d’élaboration d’une loi ou d’une politique, la politique foncière en milieu rural, la « loi 10 » sur les semences agricoles ainsi que des témoignages sur la contribution de la CPF à l’élaboration et l’application de la politique foncière en milieu rural. Il est aussi prévu, à entendre Mme Camara, plusieurs travaux de groupes afin de permettre aux participants de s’exprimer sur les lois. Pour le président de la CPF, Bassiaka Dao, le projet PEPS est d’un grand apport pour le monde paysan burkinabè. « Quand vous êtes dans un secteur où il y a des lois et des politiques, il faut que les acteurs puissent les maîtriser », a-t-il estimé.
Renforcer les capacités des leaders
Et Bassiaka Dao d’insister que ce projet a pour but de renforcer les capacités des acteurs du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique. Il a, en outre, laissé entendre la nécessité d’avoir des acteurs bien imprégnés des politiques et lois. Surtout, a-t-il justifié, que la volonté des autorités, aujourd’hui, est de mieux impliquer les acteurs de terrain dans tous les démarches et cadres de concertation les concernant.
« Quand vous allez à un cadre de concertation sans avoir une notion sur quoi on discute, vous êtes venus simplement gonfler le nombre des participants », a indiqué le président de la CPF. La formation, aux dires de Bassiaka Dao, a pour but de renforcer les capacités des leaders qui, de retour dans leurs localités, feront des restitutions pour permettre au plus grand nombre de comprendre les différentes politiques. Le PEPS, selon son coordonnateur, Léon Zongo, est cofinancé par l’Union européenne à hauteur de 90% (les 10% sont financés par la CPF) et mis en œuvre par les deux partenaires que sont l’AFDI et la CPF. Il a débuté en septembre 2020 et a une durée d’exécution de 29 mois. A en croire M. Zongo, le projet a été élaboré après un constat de la CPF. « La CPF s’est rendu compte qu’il y a beaucoup de leaders dans ses membres qui participent souvent à des rencontres, avec une faible capacité à prendre la parole et défendre les positions du monde paysan », a-t-il confié. Et de poursuivre que dans le cadre dudit projet, les capacités des producteurs seront renforcées sur 4 politiques agricoles. Ce sont la loi 034 sur le foncier rural, la règlementation semencière, la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale et les mécanismes de distribution des intrants et matériels agricoles. Le coordonnateur du projet a dit espérer qu’au sortir de cette formation, les producteurs puissent avoir les informations pour cerner les enjeux des politiques agricoles et le réflexe de mettre en application les acquis de la formation dans les cadres de concertation. Des formations du genre sont aussi prévues à Koudougou et à Tenkodogo.