Dans le cadre de sa tournée dans la région du Centre-Ouest, la ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Valérie Kaboré, a rencontré le lundi 18 juillet 2022 à Koudougou, les acteurs des médias, les entrepreneurs culturels et les artisans. Cette prise de contact a permis d’expliquer la vision de son département aux différents acteurs et de noter leurs préoccupations.
Après Bobo-Dioulasso, la ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme Valérie Kaboré était hier lundi 18 juillet 2022 face aux acteurs de son département à Koudougou. Journalistes, artistes artisans et entrepreneurs culturels ont échangé à bâtons rompus avec leur chef de département autour des questions en lien à leurs domaines respectifs. Selon la ministre Kaboré, cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une prise de contact avec les acteurs pour toucher du doigt, certaines réalités et recenser les préoccupations en vue d’une recherche de solutions. Elle a expliqué qu’au regard des priorités du gouvernement qui tournent principalement autour des questions sécuritaires, les dépenses d’investissement des départements ministériels sont suspendues. A ce sujet elle a confié que le budget 2022 de son département s’élève à 4 milliards 900 millions de F CFA. Puis, s’en est suivie la réaction des différents acteurs en fonction de leur domaine. Les journalistes et les communicateurs de Koudougou ont égrené des préoccupations relatives au manque de formation au profit des jeunes journalistes venus dans la profession sans base initiale et la nécessité de renforcer les compétences des professionnels. « Dans un contexte marqué par les attaques terroristes où le journaliste est appelé à faire un traitement professionnel de l’information, la tâche n’est pas aisée pour les jeunes praticiens », a précisé le porte-parole de la coordination des communicateurs de Koudougou (CCK) Cyrille Zoma. Les conditions d’obtention du fonds d’appui à la presse privée, les factures en souffrance dans l’administration publique, la nécessité d’une réaction rapide du gouvernement en cas d’attaque terroriste sont entre autres préoccupations des journalistes selon Cyrille Zoma. Quant aux acteurs culturels et artisans, ils ont tous ont salué l’initiative de la rencontre d’échanges directs avec leur ministre de tutelle avant d’exposer leurs difficultés.
Il s’agit du manque d’accompagnement et de soutien du département de la Culture et des Arts aux événements et autres manifestations culturelles, au profit des entrepreneurs culturels. Les artisans pensent à un abandon total parce qu’ils ne sont pas considérés comme des artistes. « Les créateurs de mode ne sont pas considérés comme des artistes et ne bénéficient d’aucun soutien sur ce plan », relevé avec regret, le Président de la fédération nationale des artisans du Burkina Faso (FENABF) Pierre Yaméogo par ailleurs promoteur de « Talent de Mode » à Koudougou. Les difficultés d’accès aux crédits auprès des banques pour financer les activités culturelles constituent aussi un casse-tête de l’avis des acteurs culturels. Prenant la parole, par la suite la ministre a laissé entendre qu’au moins une trentaine de demandes d’aide par jour arrivent à son cabinet. Elle a promis de travailler avec ses services afin de corriger les insuffisances dans l’octroi des subventions. Concernant les préoccupations des journalistes elle a pris l’engagement d’apporter des réponses aux doléances en concertation avec la direction régionale de la communication du Centre-Ouest. Pour la directrice régionale Mariam Raïssa Yamwemba, des formations au profit des journalistes de la région sont prévues dans son programme d’activités cette année. A l’issue de la rencontre Valérie Kaboré s’est réjouie de la mobilisation des acteurs et de la franchise qui a marqué les échanges qui ont duré plus de trois heures. Elle avait à ses côtés le gouverneur du Centre-Ouest, Boubakar Traoré.