L’Ukraine serait-elle en train de faire le ménage au sein de ses services secrets ? Ce dimanche 17 juillet 2022, le président ukrainien a limogé, la procureure générale Iryna Venediktova et le chef des services de sécurité du pays (SBU) Ivan Bakanov, en raison «de multiples soupçons de trahison de certains de leurs subordonnés au profit des Russes».
« J’ai pris la décision de relever de leurs fonctions la procureure générale et le chef des services de sécurité (SBU)», a annoncé le président, citant des dizaines de cas de collaboration avec Moscou. Les limogeages brusques des deux hauts responsables ont aussitôt été publiés dans des décrets exécutifs et sur le site personnel du président.
Selon lui, une soixantaine de fonctionnaires des agences de Bakanov et Venediktova travaillent contre l’Ukraine, dans les territoires occupés par la Russie. Ce serait au total 651 cas de trahison et de collaboration qui concerneraient des procureurs et des responsables de l’application des lois selon l’AFP.
« Un si grand nombre de crimes contre les fondations de la sécurité nationale (…) posent des questions très sérieuses aux dirigeants concernés», a déploré le chef d’État ukrainien. Et d’assurer que « chacune de ces questions recevra une réponse. »
Soulignons qu’au début de la guerre, un haut responsable de la sécurité avait déjà été écarté, une décision qui, selon le président ukrainien, s’est maintenant avérée justifiée. « Des preuves suffisantes ont été recueillies pour dénoncer cette personne soupçonnée de trahison. Toutes ses activités criminelles sont documentées », a-t-il insisté.
Cette mesure intervient à quelques heures d’une réunion de l’Union européenne (UE) visant à renforcer les sanctions contre Moscou. Ce lundi 18 juillet se tiendra en effet, à Bruxelles, une réunion de l’Organisation Européenne pour durcir davantage les sanctions contre la Russie. Cette fois ci, les sanctions vont cibler l’or russe.
« L’Union européenne va viser les exportations d’Or russe dans son prochain train de sanctions, comme l’avaient décidé les pays du G7 fin juin», a annoncé vendredi le commissaire européen Maros Sefcovic, lors d’une réunion des ministres des Affaires européennes à Prague.
Elle va aussi chercher « à fermer les échappatoires » pour ceux qui contournent les précédents trains de sanctions pris contre la Russie en raison de son offensive contre l’Ukraine, a précisé le commissaire.
En rappel, l’UE a déjà adopté six paquets de sanctions, dont un embargo sur l’essentiel du pétrole russe d’ici la fin de l’année. L’organisation va examiner « la façon d’imposer des sanctions sur l’or, qui est une importante matière première d’exportation pour la Russie », a déclaré le commissaire européen à son arrivée pour la réunion ministérielle de Prague, qui exerce la présidence tournante de l’Union.
Les Etats-Unis ont aussi déjà mis en œuvre fin juin, l’embargo sur l’or nouvellement extrait en Russie, peu après le sommet des pays du G7 en Allemagne qui s’étaient mis d’accord sur cette nouvelle mesure, afin de tarir le financement de l’effort de guerre russe.
Pendant ce temps, la Russie continue de renforcer son arsenal militaire. Elle a annoncé ce weekend, l’arrivée bientôt d’une nouvelle arme stratégique : le missile balistique Zmeevik. Selon l’agence de presse russe, c’est un missile supersonique « tueur de porte-avions» équipé d’une ogive supersonique avec un but bien précis. Ce nouveau missile destiné à la marine russe aurait une portée pouvant atteindre les kilomètres d’après la presse russe. Une nouvelle qui peut durablement changer la donne sur le plan de la guerre maritime.