La Convention nationale pour le progrès (CNP) a tenu sa première rencontre au CENASA ce dimanche 17 juillet 2022. A ce rendez-vous, la CNP n’a pas caché son souhait pour une justice transitionnelle dans le cadre de la réconciliation nationale.
Le Burkina Faso fait face, depuis des années, à des attaques terroristes incessantes. Conséquences, des millions de personnes déplacées internes sont enregistrées. Outre le problème sécuritaire et humanitaire, la cohésion sociale est mise à rude épreuve. En plus, le contexte international marqué par la crise entre la Russie et l’Ukraine (dont les impacts sur l’économie nationale sont perceptibles au regard de la flambée des prix des produits de grande consommation) n’est pas de nature à faciliter les choses. Face à cette situation, la Convention nationale pour le progrès (CNP) entend jouer sa partition pour que le Burkina retrouve sa quiétude et sa stabilité d’antan. C’est ce à quoi répond la première convention de la CNP tenue sous le thème : « Transition politique et réconciliation nationale : quelle contribution de la Convention nationale pour le progrès ? », a indiqué son président, Zambendé Théodore Sawadogo. Et cela en formulant des recommandations « réalistes et réalisables ». Ce faisant, au terme des travaux, la Convention nationale pour le progrès propose au plan sécuritaire que les FDS ainsi que les civils engagés dans la défense de la patrie aient davantage de moyens adéquats et que les autorités coutumières et religieuses soutiennent davantage la dynamique de dialogue local initié dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
S’agissant du volet politique, elle recommande que les autorités de la transition entreprennent de façon formelle et urgente des concertations avec l’ensemble de la classe politique sur toutes les questions d’intérêt national.
Pour ce qui est de la crise économique et sociale, la CNP estime que la mise en place d’un mécanisme rigoureux de fixation et de contrôle des prix de certains produits de première nécessité s’avère indispensable. La question de la réconciliation fut l’un des grands points sur lesquels les acteurs se sont attardés. A ce propos, ils ont conclu que vu que « les victimes d’aujourd’hui ont été d’une manière ou d’une autre, les bourreaux d’hier et vice-versa, la justice classique prônée par certains comme préalable à la réconciliation risque de ne pas garantir l’équité nécessaire et porter donc en elle-même, les germes d’une autre fracture sociale ». C’est pourquoi, il faut à leurs yeux, prioriser la survie de la nation en usant des moyens de la justice transitionnelle et en privilégiant le pardon.