A l’issue du Conseil des ministres du mercredi 13 juillet 2022, il a été autorisé à 27 Burkinabè de répudier leur nationalité pour prendre celle de leur pays d’adoption. Cette question avait suscité plusieurs interrogations au sein de l’opinion nationale. Dans un communiqué, le ministre en charge de la justice a apporté des précisions selon lesquelles cela est possible grâce à des dispositions légales du Code des Personnes et de la Famille, et ce, depuis le 4 août 1990.
Selon le communiqué du Ministère de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les Institutions, la prise du décret autorisant la répudiation de la nationalité burkinabè par vingt-sept Burkinabè « est prévue par le Code des Personnes et de la Famille en vigueur depuis le 4 août 1990. »
« Les dispositions de ce code (articles 140, 144, 186 et 188) prévoient que l’autorisation soit accordée par décret», peut-on lire dans la note.
« La faculté de répudier la nationalité burkinabè est donc un droit reconnu par la loi dans notre pays en l’occurrence le Code des Personnes et de la Famille et est conforme aux engagements internationaux souscrits par le Burkina Faso notamment la Convention des Nations Unies sur la réduction des cas d’apatridie de 1961, ratifié par le Burkina Faso le 3 août 2017 », détaille le ministère de la justice sur la question.
En effet, dans le communiqué, il est relevé que « certains pays qui n’admettent pas la double nationalité exigent la répudiation de la nationalité d’origine avant l’obtention de leur nationalité. » « Nos compatriotes résidents notamment en Allemagne, en Autriche ou en Slovénie ont souvent demandé et obtenu la répudiation de la nationalité burkinabè pour embrasser celle du pays d’adoption dans lequel ils sont épanouis tout en conservant de fortes relations historiques avec leur pays d’origine », a relevé le ministère en charge de la justice qui précise qu’au cours des années passées, des décrets sur la répudiation de la nationalité ont déjà été pris.
En chiffre, le communiqué indique que deux décrets pris en 2021 ont autorisé 14 et 98 Burkinabè à répudier leur nationalité.
En 2019, deux autres décrets ont permis à 46 et 12 Burkinabè de renoncer à leur nationalité pour pouvoir s’installer dans le pays de leur nationalité d’adoption. « Ils ont su apporter des contributions importantes au développement de leur pays d’origine. Ils sont restés fidèles à l’amour de leur patrie de naissance, le Burkina Faso », rassure le ministère en charge de la justice.