Martine Nikiema est une dame âgée d’une cinquantaine d’année. Elle vit dans le quartier Karpala dans l’arrondissement 11 de Ouagadougou. Sa principale activité, c’est la préparation et la vente du dolo. Faite à base de sorgho rouge, cette boisson est aussi prisée par les populations. Les clients se comptent par milliers, et il suffit d’une ou deux calebasses de ce jus et la journée est gagnée. Un business lucratif qui a séduit Martine Nikiema, une dolotière de profession à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
Elle est dolotière depuis 1997, soit 25 ans maintenant. C’est à partir de l’an 2000 qu’elle a commencé à préparer cette bière locale qu’est le dolo ou du moins le »tchapalo ». Elle, c’est Martine Nikiema, une dame qui a la cinquantaine révolue.
Elles est située au quartier Karpala de la ville Ouagadougou, dans le 11e arrondissement.
Le 28 mai dernier nous nous rendons dans son lieu de préparation de dolo. Nous tombons à pic, parce que, ce jour-là, Martine Nikiema, ses deux filles, et ses autres collaboratrices étaient en pleine préparation du dolo. L’activité se fait dans la cour familiale, inondée par de gros canaris et jarres.
…en contact avec le feu toute la journée
Celle avec qui nous sommes allés échanger n’a visiblement pas le temps : les tâches sont énormes. Une dizaine de minutes après, elle se libère pour entamer les échanges avec nous.
La préparation du dolo n’est pas une mince affaire. La cheffe de l’entreprise et son équipe se réveillent à 4h du matin et se couchent à 23h. Elles sont en contact avec le feu toute la journée, a-t-on pu noter. Un travail de dur labeur qui demande assez de force et de courage.
Dans la semaine, notre dolotière commence à préparer la boisson du mardi à partir du dimanche soir, et celle du vendredi, le mercredi soir. Le produit fini est obtenu après un long processus de préparation, suivi au détail près.
Un bénéfice de 150 000 F CFA le mois
Bonne nouvelle, la plupart des vendeuses de dolo de Karpala et même d’autres quartiers de la ville de Ouagadougou se ravitaillent chez dame Nikiema.
C’est une activité génératrice de revenus qui nourrit de nombreuses bouches depuis des années. « Des années en arrière je gagnais beaucoup de bénéfices», nous a-t-elle confié, expliquant qu’elle pouvait avoir au moins 150.000F CFA le mois.
Selon elle, grâce à cette activité, elle arrive à participer aux dépenses de son foyer et à subvenir aux besoins de la famille.
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Des marmites de dolo sur le feu ( crédit photo, Rama Diallo)
Madame Nikiema vend le dolo en gros et en détail. En effet, devant la cour, un cabaret est érigé, pour permettre aux clients de venir boire. Avant, une calebasse de dolo coûtait 50 F CFA et les clients ne manquaient pas.
La cherté des prix des produits font désormais défaut
Mais, depuis quelque temps, le Burkina Faso connaît une augmentation exponentielle des prix des produits de grande consommation comme le sorgho. Sans oublier le bois aussi qui est cher.
« Tout est cher maintenant», a lancé notre interlocutrice qui soutient que cela n’est pas sans conséquence sur le prix du dolo. Elle nous indique que la calebasse de dolo qui coûtait 50 F CFA est passée à 100 F CFA. Ainsi, le sceau de cette bière locale faite à base des céréales de sorgho qu’elle vendait à 2500 F CFA est passé à 2750 F CFA.
Conséquence, les clients se font rares et le ralenti se ressent. « Maintenant je n’arrive même plus à avoir ne serait-ce que 50 000 F CFA le mois», a-t-elle fait savoir.
Les canaris qui servent de récipients pour conserver le dolo
Malgré cette baisse de bénéfices, Martine Nikiema n’a pas l’intention de baisser les bras, car convaincue que de pareils moments peuvent surgir à tout moment, et il va falloir prendre le taureau par ses cornes.