Me Pierre-Olivier Sur, avocat de Blaise Compaoré , et Me Guy-Hervé Kam, avocat de la partie civile dans le procès Thomas Sankara, ont réagi sur la télévision française France 24, en ce qui concerne la question du retour du président Compaoré le 7 juillet 2022 au Burkina Faso. Au cours des débats, Pierre-Olivier Sur a fait savoir que le président Paul-Henri Damiba marche sur les pas de l’ancien président Sud Africain, Nelson Mandela, pour réconcilier les Burkinabè.
Par Aminata Ouédraogo, stagiaire
Le retour de l’ex président burkinabè Blaise Compaoré au Burkina Faso le jeudi 7 juillet 2022 a divisé l’opinion publique burkinabè et internationale. L’arrivée de Blaise au pays, alors qu’il est condamné à perpétuité dans le procès Thomas Sankara est inadmissible selon les avocats des victimes.
Me Guy Hervé Kam, avocat de la partie civile, lors du procès s’indigne à ces termes: «nous ne savons pas avec qui Blaise veut se réconcilier. Jusqu’à présent aucune famille de victime n’a été associée à cette réconciliation».
Il a taxé le gouvernement actuel de «complicité politique». Il soutient que les nouvelles autorités veulent soustraire Blaise compaoré de la justice et ouvrir encore la souffrance des victimes et tous les défenseurs des droits de l’homme au Burkina Faso.
Selon lui, l’ancien président ne peut ni être gracié ni avoir une amnistie. La démarche choisie du pouvoir actuel est le «terrain du non droit», a-t-il lancé.
L’homme de droit et coordinateur national du Mouvement «SENS» reste convaincu que le peuple s’est toujours battu pour la justice. «Il ne serait donc pas exclu que des actions soient menées dans les prochains jours afin que force reste à la loi», conclut-il.
Pour Me Pierre-Olivier Sur, avocat du président Blaise Compaoré, le verdict du 6 avril contre son client est « non écrit».
Pour ce qui est du retour de Blaise Compaoré au Burkina Faso, afin de participer à une rencontre de chefs d’État sur la réconciliation nationale, Me Pierre-Olivier Sur trouve que l’initiative du Président Damiba est salutaire.
«Damiba a décidé de marcher sur les pas de Nelson Mandela. Cette démarche témoigne de sa volonté à réconcilier le peuple burkinabè qui, près de sept ans, lutte sans succès contre le terrorisme», a-t-il fait savoir.
Il enfonce le clou en déclarant que les Burkinabè doivent aller de l’avant, au lieu de «regarder dans le rétroviseur au risque de prendre le mur».